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Maëlle Guyomard est infirmière légiste à l’Unité médico-judiciaire de l’hôpital du Scorff à Lorient (Morbihan) depuis deux ans. Son métier est de venir en aide aux victimes de violence. Un métier dans lequel, elle soigne plus qu’elle n’autopsie. Encore très mal et trop peu connue, cette spécialité est pourtant essentielle aux victimes.
Tordre le cou aux idées reçues
Le métier de Maëlle est avant tout de travailler avec l’humain en vie puisque 80 % de son activité repose sur la médecine légale du vivant alors que seulement 20 % sont dédiés à la thanatopraxie.
Au sein de l’Unité médico-judiciaire de Lorient, Maëlle à plusieurs fonctions, parmi elles, se préoccuper de la victime. Pour Maëlle, son intervention auprès des victimes se fait dès leur accueil.
C’est elle qui accueille les victimes. Elle explique les raisons de leur présence au sein de cette unité ainsi que le vocabulaire relatif à l’unité et les différents professionnels de santé qu’ils vont rencontrer. En fonction des besoins de la victime, elle les oriente également vers un psychologue ou une assistante sociale.
Elle orientera également les victimes vers certains organismes comme France Victimes 56 qui pourra répondre à toutes les questions autour de la procédure de justice. Un travail d’équipe essentielle à la bonne prise en charge de la victime.
Sur ordre de la justice
Le travail de Maëlle repose uniquement sur ordre de la justice. Elle n’interviendra que s’il y a eu un dépôt de plainte ou un signalement émis.
Au sein des Unités médico-judicaire, nous accueillons aussi bien des hommes, des femmes et des enfants victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles, que des personnes victimes d’accidents ou de violences interpersonnelles. Le spectre est large. Bien qu’il ne faille pas en faire une généralité, la majorité des femmes et des enfants que nous recevons sont victimes de violences intra-familiales. La majorité des hommes accueillis sont victimes d’accidents ou de violences communautaires.
Mais son rôle est aussi crucial auprès du médecin légiste, qu’elle assistera dans son activité. Lors d’une agression sexuelle, ce sont les infirmiers légistes qui se portent garant des sellés judiciaires et de la bonne conservation du prélèvement. Lors de violence physique sur mineur, c’est l’infirmier qui aidera le médecin à examiner l’enfant.
Notre rôle est complémentaire, en plus d’assister le médecin, nous nous inquiétons du devenir de la victime. Le rôle du médecin légiste est notamment de répondre aux missions qui figurent sur la réquisition. Il doit pouvoir rester impartial pour y répondre. Il est du devoir de l’infirmière de prendre le relais afin d’orienter la victime en fonction de ces besoins.
En France, c’est environ 3 000 patients, tout type de violences confondues qui franchissent les portes des services de médecine légale. Parmi ces victimes, seulement 18 % des victimes de violences sexuelles porteront plainte et seront admises dans ces unités.
Une profession officiellement reconnue
Cette profession est officiellement reconnue en 2010 à la suite à la réforme de la médecine légale.
Auparavant, des infirmiers travaillaient déjà au sein de ces unités, mais de manière disparate. Une réforme qui vient alors mettre en lumière la profession encore aujourd’hui méconnue au sein même des équipes de santé.
Effectivement, pour travailler au sein d’une unité médico-judiciaire, pas besoin d’avoir une formation spécifique même s’il en existe.
Deux formations existent : Un diplôme universitaire d’une année où un master MEDCRIM qui formera les professionnels en deux ans et leur permettra de se spécialiser. Maëlle a choisi cette voie après une journée de découverte au CHU de Rouen qui provoquera chez elle un déclic et l’envie de se spécialiser.
Ce master est très complet. Durant ces deux années, on va traiter de la médecine légale, de la prise en charge de la victime (victimologie) ou encore du droit pénal entre autres. Le droit est un aspect très important. Comprendre le système judiciaire global est essentiel à une meilleure prise en charge de la victime.
En France, en 2022, on comptait 106 infirmières en médecine légale pour une soixantaine d’Unités médico-légale.
En Bretagne, elles sont trois infirmières à exercer dans ces unités. Deux infirmières exercent à Lorient, une infirmière exerce à Brest.
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Une association pour favoriser les échanges au sein de la profession
En plus de son métier d’infirmière, Maëlle se démène pour faire connaître la profession en mal de reconnaissance. En septembre 2024, elle a participé à l’organisation du premier colloque des infirmiers en médecine légale qui a réuni une centaine de professionnels à Lorient. Son objectif, construire les bases communes de notre profession, confie-t-elle. Le prochain colloque se tiendra en 2026 et réunira une nouvelle fois des infirmiers en médecine légale pour échanger sur les pratiques, les innovations et les recherches.
En parallèle, Maëlle, est également à l’origine de la naissance de l’association, la Société Francophone des Infirmiers en Médecine Légale (SFIML). Une association pour échanger sur la pratique de la profession, mais aussi informer les infirmiers qui aimeraient se spécialiser notamment.
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