Pour son plaisir et celui des (nombreux) spectateurs massés sur les bords du Blavet, il a décéléré à une dizaine de mètres de la ligne d’arrivée. Au ralenti, il a ensuite passé sa jambe droite par-dessus le cadre de son vélo, baissé lentement la tête et salué la foule de manière chevaleresque lors d’une révérence que l’on n’oubliera pas.

« C’est mon style, ma façon de dire merci aux gens qui nous encouragent. Sans eux, il n’y aurait pas de vélo », expliquait Alexis Guérin (31 ans), intenable sur le circuit pontivyen où il s’est permis le luxe de tenir le peloton en respect durant plus de trois tours. Un numéro ? « Je ne sais pas si on peut appeler ça un numéro. Certains partent de beaucoup plus loin, je l’ai aussi fait par le passé. »

Un globe-trotteur

Le passé du coureur, installé avec femme et enfant à Pau, n’a justement jamais été linéaire : passé professionnel en 2014 dans l’équipe tchèque Etixx (alors réserve de la Quick Step) avec qui il avait d’ailleurs pris la 4e place du Tour de Bretagne, celui qui faisait alors partie des espoirs du vélo français a ensuite porté les couleurs de AWT-GreenWay (une autre formation tchèque) avant de redescendre chez les amateurs (à Blagnac et Rouen) et de remonter dans l’ascenseur en 2018 chez Delko Marseille Provence. Guérin, véritable globe-trotteur, a ensuite rejoint le Team Vorarlberg (une formation autrichienne) durant trois saisons, Bingoal (une équipe belge) avant de rebondir chez Philippe Wagner-Bazin. Toujours loin des meilleures formations de son pays.

« J’ai certaines étiquettes qui m’ont desservi, on m’a notamment dit que je ne savais pas courir. Je vais être poli, je n’en ai rien à faire, j’ai fait ma carrière, j’ai fait mon vélo », expliquait celui qui, au gré de ses pérégrinations, a remporté le Tour d’Autriche (2021), deux étapes du Tour de Savoie et une étape de la Semaine Coppi et Bartali en Italie (en 2023). Avant le Tour de Bretagne ? Pas sûr : les quelques secondes dilapidées lors de sa célébration pontivyenne pourraient lui coûter cher à Dinan où ça se joue souvent sur un fil. Certains ne se sont d’ailleurs pas fait prier de le lui rappeler.

Les classements

2e étape (Milizac-Guipronvel – Pontivy) : 1. Alexis Guérin (FRA/Philippe Wagner-Bazin) les 206 km en 4 h 39’39’’; 2. T. Del Grosso (P-B/Alpecin-Deceuninck Development Team) à 10’’; 3. V. Van Mechelen (BEL/Development Team dsm-firmenich PostNL) m.t. ; 4. H. Artz (P-B/Wanty-ReUZ-Technord) m.t. ; 5. L. Bower (N-Z/Groupama-FDJ Continentale) m.t. ; 6. T. T. Teutenberg (ALL/Lidl-Trek Future Racing) m.t. ; 7. E. Verstrynge (BEL/Alpecin-Deceuninck Development Team) m.t. ; 8. D. Corkery (ITA/St Michel-Mavic-Auber 93) m.t. ; 9. F. Dauphin (Arkéa-B & B Hotels Continentale) m.t. ; 10. S. Vanicek (TCH/ATT Investments) m.t.

Classement général : 1. Alexis Guérin (FRA/Philippe Wagner-Bazin) en 7 h 56’01’’; 2. T.T. Teutenberg (ALL/Lidl-Trek Future Racing) à 7’’; 3. L. Van Bylen (BEL/Lotto Dstny Development Team) à 14’’; 4. T. Del Grosso (P-B/Alpecin-Deceuninck Development Team) m.t. ; 5. V. Van Mechelen (BEL/Development Team dsm-firmenich PostNL) à 16’’; 6. M. Solhaug Hansen (NOR/Uno-X Mobility Development Team) m.t. ; 7. F. Dauphin (FRA/Arkéa-B & B Hotels Continentale) à 18’’; 8. J. Kramer (P-B/Team Visma-Lease a Bike Development) m.t. ; 9. A. Remkhe (KAZ/Astana Qazaqstan Development Team) m.t. ; 10. J. Baguelin (FRA/Morbihan Adris Gwendal Oliveux) à 19’’.

Annexes. Jeunes : Liam Van Bylen (BEL/Lotto Dstny Development Team). Combiné, grimpeurs, rushs : Baptiste Veistroffer (Decathlon-AG2R La Mondiale). Points : Tim Torn Teutenberg (ALL/Lidl-Trek Future Racing).

Ce samedi

3e étape (Pontivy – Guérande) : départ à 12 h 12, Saint-Allouestre (12 h 41), Saint-Jean-Brevelay (12 h 51), Cadoudal (13 h 16), Saint-Guyomard (13 h 36), Arzal (14 h 33), Guérande, entrée sur le circuit (15 h 12), arrivée au 6e passage (16 h 02). Distance : 180,8 km.