Deux ans après, la formation Arkéa-B & B Hotels effectue son retour sur les routes de l’ancien Ruban Granitier Breton, devenu Tour de Bretagne en 2006. Pas avec son équipe première, labellisée WorldTour depuis 2023, mais avec sa réserve. Son équipe Continentale, sa « Conti », autrement dit son équipe « développement » créée durant l’intersaison. « Cela faisait deux ans que j’y pensais. Je voulais préparer le coup d’après », confie Emmanuel Hubert, le manager général des deux structures.

Un investissement pour l‘ avenir

« Plutôt que de renforcer notre WorldTeam avec un ou deux coureurs supplémentaires, je trouvais plus intéressant de placer ce budget dans une équipe réserve. C‘ est un investissement pour l’avenir : les meilleurs coureurs de la Conti rejoindront, à terme, l’équipe du WorldTour ». Dans les faits, c’est d’ailleurs déjà un peu le cas puisque les règlements UCI autorisent les coureurs des deux formations du même nom à franchir la passerelle au gré des courses. Un coureur comme Pierre Thierry, chef de file de l’équipe développement, a ainsi davantage couru avec l’équipe A qu’avec la B depuis l’ouverture de la saison. Le grand espoir morbihannais n’est pas le seul dans ce cas ce qui peut expliquer les premiers pas relativement discrets de l’équipe Continentale Arkéa-B & B Hotels chez les professionnels (pas de victoire, la 5e de Louis Rouland au classement général du Circuit des Ardennes comme meilleur résultat). « Ce n’est pas du tout une déception, cela n’a rien d’inquiétant, ces garçons sont en apprentissage. C’est à l’équipe WorldTour d’aller chercher des résultats », ajoute Emmanuel Hubert.

La « Conti » (14 coureurs, six nationalités différentes, une vingtaine d’années de moyenne d’âge) n’a pas la pression de sa grande sœur ce qui ne l’empêche pas d’avoir de l’ambition. Pour sa première année dans les pelotons, elle a ciblé plusieurs épreuves dont le Tour de Bretagne qui s’élance, ce jeudi, de Locmaria-Plouzané. « C’est notre premier grand objectif de l’année avant le Giro U23 et le Tour du Val d’Aoste », reconnaît Léonard Cosnier, l’un de ses référents (avec le jeune retraité, Maxime Bouet). « Jusque-là, à l’image de Paris-Roubaix espoirs et de Gand-Wevelgem, dimanche dernier, on a répondu présent. Maintenant, on a très envie de gagner. Symboliquement, ce serait fort de décrocher la première victoire de l’équipe ici », ajoute l’ancien entraîneur du Pôle France de Bourges.

« Une classique tous les jours »

Pour l’avoir disputé à plusieurs reprises en tant que directeur sportif avec l’équipe DN1 Côtes-d’Armor – Marie Morin (avec qui il l’avait emporté grâce à Julien Fouchard en 2009) et du Brest Iroise Cyclisme 2000 (un succès d’étape en 2011), Léonard Cosnier sait aussi que le Tour de Bretagne n’a rien d’une sinécure. « C’est une classique tous les jours, une course qui peut basculer à chaque étape, cela n’a rien d’évident. On a beau être une réserve professionnelle, on l’aborde avec beaucoup d’humilité. Quand, je regarde le niveau du plateau… », ajoute-t-il en citant les équipes développement de Lidl-Trek, d’Alpecin-Deceuninck, de DSM, de Soudal Quick Step ou encore de Decathlon-AG2R La Mondiale. Arkéa-B&B Hotels n’est pas la seule à avoir de la réserve.