« D’autres équipes ont perdu le Tour de Bretagne ce soir, mais pas sur l’aspect physique. » Sur la route de retour à l’hôtel, Léonard Cosnier, le directeur sportif de la formation Arkéa B & B Hôtels continentale, évoquait toute sa frustration après la troisième étape du Tour de Bretagne 2024 remportée en solitaire, à Guérande samedi 27 avril, par Jakob Söderqvist (Lidl Trek Future Racing).

Car si le Suédois a manœuvré à la perfection pendant toute l’étape pour tirer son épingle du jeu dans les marais salants, ce n’est pas le cas des Bretons. Le début de course a planté le décor. Aucun coureur ne figurait dans le premier groupe de seize coureurs parti quinze kilomètres après le départ.

« On est fautifs »

« C’est un bilan très négatif de la journée, résumait Léonard Cosnier. On savait très bien que ça pouvait être piégeux en début d’étape. On est fautifs. Il y avait des coureurs désignés pour aller dans les gros coups au départ. Jusqu’à Cadoudal, il fallait être vigilant et au km 123, quand on arrivait dans les marais. En dépit du fait qu’ils ont rétabli la situation, je savais qu’ils le payeraient un moment dans l’étape. Ils l’ont payé cash en fin d’étape pour prendre le bon coup. Ils étaient bien placés mais n’ont pas eu la fraîcheur pour repartir sur le coup d’après. Un effort en début d’étape dont on aurait pu se passer. »

Car oui, la formation Arkéa B & B Hôtels continentale a réussi à renverser la vapeur au prix d’une montée de Cadoudal menée à un train d’enfer pour conclure un long bras de fer de 55 kilomètres et un écart monté jusqu’à la minute. Mais là encore, aucun coureur n’a réussi à prendre le deuxième gros coup de la journée, de quinze coureurs, et encore moins le bon lancé à l’initiative de Turek, Boileau, Soenens et Laurans. Baptiste Gillet a bien tenté de réagir en solitaire mais il a plafonné à quinze secondes du groupe de tête et n’a pas réussi à accrocher le bon wagon, celui de Jakob Soderqvist.

Une croix sur le général, place aux étapes

Le mieux classé étant désormais Baptiste Gillet à 1’40 du Suédois, Léonard Cosnier fait désormais une croix sur le général et espère une réaction sur les quatre dernières étapes avec une victoire.

« On va essayer de comprendre ce qui n’a pas été. Passer au travers comme ça, ce n’est pas normal. Physiquement, l’équipe était présente depuis le début, même en faisant une erreur, elle l’était. Il y a des garçons d’expérience, peut être la pression de la course ? Ils sont en apprentissage mais ils doivent se familiariser avec cette pression car s’ils veulent être des champions ce sera une pression en continu, explique le DS breton. Il reste quatre jours. Il ne faut pas non plus, sur le coup de la colère, faire n’importe quoi. On va rester sérieux, être encore plus précis peut-être dans les consignes. On ne va pas se lancer à l’abordage. Faire n’importe quoi c’est la meilleure façon de ne pas réussir. »