« Chaque jour est magique pour lui ! » Depuis la Bretagne, Serge Taccola vit à distance la superbe aventure de son fils avec les Bleuets en Afrique du Sud lors de la Coupe du monde U20.

Réserviste dans la première liste, Robin Taccola avait finalement été convoqué par Sébastien Calvet, le sélectionneur français, à la suite de la convocation de Léon Darricarrère avec le XV de France pour la tournée en Argentine.

« Tout a été très clair avec le staff, avec Sébastien, explique le Morbihannais. Il m’avait contacté pour me dire que j’étais dans le groupe élargi. Quoi qu’il arrive, j’étais prêt. J’ai eu la chance d’être rappelé. Et puis de jouer aussi. » Car après deux rencontres hors de la feuille de match, le centre de 19 ans a été titularisé pour le dernier match de poule contre le Pays de Galles (29-11) puis pour la demi-finale contre la Nouvelle-Zélande (55-31).

Et il portera encore le maillot n°12, ce vendredi (19 h), contre l’Angleterre, aux côtés de son « meilleur pote », le deuxième ligne finistérien Corentin Mézou. Les jeunes Français visent un quatrième sacre consécutif, pour égaler la série historique des Baby Blacks (2008-2011), lors d’un Crunch qui s’annonce explosif.

Premier joueur du RCV dans un Mondial U20

Premier joueur de l’histoire du RC Vannes à disputer un Mondial U20 avec les Bleuets, Robin Taccola deviendra donc aussi le premier à prendre part à la finale. « C’est un marqueur qui montre la progression du club », explique Clément Payen, directeur du centre de formation du RCV.

Lors de chacun des trois titres mondiaux, un Breton avait fait partie de l’épopée : Arthur Coville, capitaine en 2018, Matthias Haddad en 2019 et Louis Penverne en 2023. Mais tous les trois ont fini leur formation dans un grand club de Top 14 (le Stade Français pour Coville, La Rochelle pour Haddad et Penverne) après être passés par le centre de formation vannetais. « C’était à une autre époque du club, ajoute Clément Payen. Comme Nolann (Le Garrec)*, ils sont très attachés au RCV, au rugby en Bretagne. Mais on ne pouvait pas leur amener ces perspectives qu’aujourd’hui on peut amener à Robin, à Jean Cotarmanac’h, à Mattéo Desjeux, à Timothée Mézou… »

Le développement constant du club, notamment de ses infrastructures, lui permet de conserver certains de ses meilleurs éléments malgré les sollicitations. Même si certains cèdent à l’appel comme Corentin Mézou, parti à Toulon l’été dernier. « C’est aussi valorisant. S’il y a de l’intérêt, ça veut dire qu’il y a de la qualité, poursuit le directeur du centre de formation. Il y a de plus en plus d’échanges pour conserver nos joueurs. Il faut surtout avoir une relation de confiance. Il faut aussi qu’ils aient confiance en le manager et sa capacité à faire jouer les jeunes. Jean-Noël (Spitzer) leur a toujours envoyé des signaux positifs. »

« Je suis très bien à Vannes »

Avec neuf matchs de Pro D2 la saison passée, Robin Taccola a eu l’occasion de s’exprimer avec les pros. Malgré l’intérêt de deux clubs de Top 14, il avait préféré rester au RCV avec qui il a prolongé jusqu’en 2026. « Je n’ai jamais trop voulu partir, confirme-t-il. J’avais vraiment à cœur de faire partie du groupe qui monterait en Top 14, c’était un rêve. Je l’ai vécu cette année, c’est top. J’ai la volonté d’être à Vannes, j’y suis très bien. »

« On a fait ce choix d’un point de vue famille, stabilité et pour les études », ajoute son père. Le jeune rugbyman a validé « avec les félicitations » sa première année en BTS aménagement paysager au lycée de Kerplouz-LaSalle, à Auray.

Ce vendredi, il aura l’occasion de conclure cette année exceptionnelle par un titre de champion du monde. Lui qui, né en 2005, pourra encore postuler pour participer au Mondial U20 en 2025, comme Corentin Mézou. Preuve que la formation bretonne se porte bien.

*Sa génération n’a pas participé au Mondial U20 car trois éditions ont été annulées durant la période covid (2020, 2021, 2022).