Un an après, la situation est revenue à la normale, ou presque, sur le réseau Orange, affirme son directeur en Bretagne, Damien de Kerhor. Il y a un an, c’était Ciaran, une tempête exceptionnelle dont les vents ont déferlé sur les côtes et jusque dans les terres, emportant sur son passage toitures, arbres, poteaux électriques et téléphoniques.
« C’est une tempête et des dégâts comme on n’en a jamais eus, la tempête était exceptionnelle et on avait deux réseaux fixes en parallèle : un réseau cuivre et le nouveau réseau fibre. Donc pour le même nombre de clients, ce sont deux réseaux en parallèle qu’il a fallu réparer. » Et des clients qui étaient nombreux à ne plus pouvoir communiquer : « Le 2 novembre matin on avait 175.000 lignes fixes qui étaient en panne et on avait environ 415.000 clients sur le mobile qui n’avaient plus de réseau. » Et 16.000 poteaux à réparer en Bretagne, plus de 1.000 km de câbles de réseau à refaire. Sans compter la difficulté sur les câbles en cuivre. Car jusqu’à la tempête, les usines ne produisaient quasiment plus de câble en cuivre, il a fallu en refabriquer exprès. « On peut dire qu’on avait rétabli plus de 90 % des lignes fixes dans les quinze jours, et même plus de 95 %, même des antennes mobiles. »
Dès le 2 novembre, des techniciens d’Orange ont afflué de toute la France, pour travailler six jours sur sept, passant parfois plusieurs jours pour un seul hameau, « on a vécu beaucoup de zones où les câbles étaient coupés, parfois cinq, dix ou quinze fois pour aller desservir un hameau de cinq dix maisons. »
Deux fois moins de dégâts si les haies et les bois avaient été élagués
Et le directeur régional met en cause le manque d’entretien des haies et des bois, selon lui, s’ils avaient été entretenus, il y aurait eu deux fois moins de dégâts. « On voudrait sensibiliser les citoyens à cet entretien des bas-côtés des routes, parce que voilà, autrefois, les anciens, souvent faisaient le bois, l’hiver entretenait les arbres et donc il y avait une meilleure cohabitation entre les roseaux d’un côté et les arbres de l’autre. Aujourd’hui, on voit qu’il y a des zones où l’entretien est beaucoup moins régulier et donc la végétation envahit les routes sur le dessus des routes. Et du coup, dès qu’il y a des forts vents, eh bien voilà, ça crée beaucoup, beaucoup de dommages. C’est la même crise avec des réseaux, des routes et des arbres bien élagués le long des routes. On aurait eu beaucoup, beaucoup moins de dégâts. »
73 jours de grand vent
Autre problème, il n’y a pas eu que Ciaran l’hiver dernier en Bretagne, rappelle Damien de Kerhor. « Derrière, il y a eu dix autres tempêtes jusqu’au début du printemps. Pour tout vous dire, nous, on a mesuré qu’il y a eu 73 jours de grands vents sur la Bretagne pendant tout l’hiver. C’est environ un tiers de plus qu’un hiver normal. Et pendant ces jours de grand vent, un technicien ne peut pas monter à la nacelle. Non seulement c’est des jours où possiblement il y a des dégâts, mais en plus nos techniciens, ça ne veut pas dire qu’ils ne font rien, mais il y a une partie des chantiers qu’ils ne peuvent pas travailler parce qu’ils n’ont pas le droit. C’est trop dangereux, ils ne peuvent pas monter la nacelle. Et donc ça aussi, ça fait partie de ce contexte de l’hiver dernier. »
Un an après, Orange a renforcé ses outils de diagnostic et propose aussi de nouveaux services : « La ligne fixe Orange par Nordnet », une sorte de box qui permet aux particuliers d’avoir la ligne fixe à basculer directement sur le réseau mobile en cas d’incident sur le réseau. Pour les collectivités, le « safety case », 70 kg de batteries, système de communication satellite et talkies-walkies pour les cellules de crise, et bientôt un sac à dos avec moins de matériel, mais plus facilement transportable.
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