L’ouverture est imminente. « Nous n’attendons plus que la publication des documents administratifs par la préfecture », confirme Lamya Essemlali. Dans les tout prochains jours, Sea Shepherd va inaugurer son premier centre de soins pour animaux au monde dans le centre Bretagne. Située sur la commune de Kernascléden (Morbihan), à une demi-heure au nord de Lorient, la structure s’installera sur un terrain de 16 hectares récemment acquis par la branche française de l’association.
Spécialisée dans la défense des océans, l’ONG, fondée en 1977 par l’activiste canadien Paul Watson, y accueillera des animaux marins blessés comme des phoques ou des oiseaux. Mais le centre de soins servira également de refuge pour des rapaces, chauves-souris, renards ou chevreuils. « Notre certificat de capacité englobe toute la faune sauvage de Bretagne », précise Lamya Essemlali.
La saturation des centres de soins pour animaux
Dans les tuyaux depuis un an et demi, ce projet a pu voir le jour grâce à un don colossal de 2,5 millions d’euros reçu lors du dernier marathon caritatif en ligne Z Event. « Le reste de l’argent nous a permis d’acheter un nouveau bateau qui commencera à patrouiller en mer en juillet », souligne la présidente de Sea Shepherd France. Avec son centre de soins, l’ONG habituée aux actions coup de poing ajoute donc une nouvelle corde à son arc.
Une nouvelle mission rendue obligatoire par la saturation des centres de soins pour animaux sauvages déjà implantés dans la région. « On reçoit énormément d’appels de personnes qui ont trouvé des animaux blessés et qui sont désemparés car aucun centre ne peut les accueillir, indique Lamya Essemlali. C’est dramatique comme situation et c’est malheureusement le cas sur tout le territoire. »
Un projet de formation de secourisme d’animaux marins
Dans son arche de Noé bretonne, Sea Shepherd disposera d’une piscine pour les phoques, de bassins et de volières pour les oiseaux ainsi que d’une clinique pour soigner les animaux recueillis. Le lieu fonctionnera avec deux salariés à temps plein mais pourra s’appuyer sur le gros réseau tissé par Sea Shepherd dans la région. « On pourra compter sur l’aide de vétérinaires, de soigneurs mais aussi de la population locale avec des chantiers de bénévoles qui seront organisés », détaille la militante écologiste. « Précurseur et de portée internationale », le centre, qui dispose d’une trentaine de places d’hébergement, accueillera également des bénévoles de Sea Shepherd venus du monde entier qui viendront se former aux premiers soins d’animaux sauvages.
Dans cette même logique d’apprentissage des gestes qui sauvent, Sea Shepherd cherche aussi à mettre en place une formation de secourisme d’animaux marins. « On revient tout juste de Grande-Bretagne où ils ont vingt ans d’avance sur nous, souligne Lamya Essemlali. En France, on en est à l’âge de pierre et on l’a bien vu lors de l’opération de sauvetage du béluga dans la Seine. Même les pompiers présents sur place n’étaient pas formés pour ce type d’intervention. » Selon la présidente de Sea Shepherd France, des premiers contacts auraient déjà été noués en ce sens avec le ministère de la Mer.
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