Elles prennent patiemment le soleil d’automne, celui qui revêt d’or la fin de journée. Sur ce coteau surplombant le port de Saint-Goustan, à Auray, les vignes poussent à une vitesse folle depuis le printemps 2022. Ici, 2,5 hectares de promesse d’un vin blanc sec et d’un nectar effervescent ont été plantés par Aurélien Berthou, sur une parcelle appartenant au lycée agricole Kerplouz-La Salle.
« Il y a deux ans, il n’y avait pas de vignes, et là, ça a déjà une tête de vignoble ! Plus personne ne me demande : Mais c’est quoi ces poches bleues que vous avez plantées ? », savoure le jeune vigneron aux cheveux argentés, à la fois « stressé, excité et serein ». Après être passé par des vignobles du muscadet, du Bordelais et même d’Argentine et de Nouvelle-Zélande, le Breton voulait « rentrer à la maison ». Son rêve s’enracine désormais aux Vignes de Saint-Goustan, dont les premières bouteilles sont attendues pour 2025.
« On est crevés mais c’est cool ! »
Au nord de la Loire, où sont aujourd’hui installés une trentaine de professionnels, sur une cinquantaine d’hectares, certains vignerons bretons ont déjà franchi l’étape fatidique des vendanges. À Theix, près du golfe du Morbihan, Loïc Fourure prend le temps de souffler après deux semaines de labeur, auxquelles ont participé des vendangeurs du coin, curieux et enthousiastes. « Si tu lâchais le moindre morceau, c’était foutu. On est crevés mais c’est cool ! », sourit le tout juste quadragénaire, l’œil pétillant et satisfait des 60 hectolitres de jus répartis dans les cuves métalliques de son chai, encore en construction.
L’objectif de 4 000 bouteilles a été largement atteint : « Il y en a pour 7 000 bouteilles, donc on est très contents ». Pour le vigneron, ce pari était aussi celui d’une reconversion, après des années de travail comme cadre dans la location d’appareils respiratoires. « C’est un mode de vie qu’on est en train de prendre, ma compagne va me rejoindre, nos filles ont loupé l’école pour faire les vendanges… » Quand on l’interroge sur le choix de planter sur cette parcelle bretonne qui appartenait au père de sa compagne, Loïc Fourure rit simplement : « C’est chez nous ! Ça coulait tout seul. Les terres sont transmises et on perpétue un peu la tradition ».
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« Le renouveau d’un terroir perdu »
En face de sa parcelle, on trouvait encore de la vigne dans les années 1950. Tout près, la presqu’île de Rhuys fait partie, avec le val de Rance, le pays de Redon et la presqu’île guérandaise, de ces vignobles bretons ayant longtemps accueilli plusieurs centaines d’hectares de vignes. Au 19e siècle, de nombreuses distilleries produisaient la fine de Rhuys – une liqueur renommée –, et les dernières vendanges recensées localement datent de 1993.
C’est ici que Marie Devigne et Guillaume Hagnier ont planté leurs vignes en 2020, sur un terrain qui en avait déjà accueilli, et pour lequel la mairie de Sarzeau avait lancé un appel d’offres. Originaire de Champagne, où le prix à l’hectare était pour eux inabordable, le couple se réjouit de participer au « renouveau d’un terroir perdu ». « Il faut faire confiance aux anciens. S’ils ont planté de la vigne là, c’est qu’il y a des raisons », déclare malicieusement Guillaume, tandis que Marie apprécie : « Il y a des anciens qui viennent nous voir et qui nous disent qu’ils ont déjà vendangé ici, ou qu’ils retrouvent l’odeur des vignes de leur père ».
Des vignobles depuis le Moyen-Âge
De quoi battre en brèche l’idée reçue selon laquelle la Bretagne n’a jamais été un pays de vignes, la faute à son climat trop rude ou à Colbert qui aurait arraché les pieds de vigne pour les remplacer par des pommiers. Dans les imaginaires, la région est bien plus associée au cidre ou au chouchen qu’au vin. Et pourtant, on retrouve des traces de vignes, souvent plantées par des moines ou des évêques, dès le Moyen Âge, à Dol-de-Bretagne, à l’abbaye de Landévennec, et même avant le 4e…
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