Le faste versaillais est propice aux effets d’annonce. Lundi 13 mai, lors de l’ouverture du 7e sommet Choose France à Versailles, l’entreprise portugaise de l’agroalimentaire, Sparkfood, filiale du groupe Sonae, a annoncé un investissement de 160 millions d’euros via l’acquisition de BCF Life Sciences, une société de 200 collaborateurs. Basée à Pleucadeuc près de Vannes (Morbihan) cette entreprise de pointe est dédiée à la production d’ingrédients à haute valeur ajoutée à base de kératine et de sous-produits des plumes de volaille. L’entreprise prévoit d’injecter 65 millions d’euros dans l’agrandissement d’un troisième site de production et la création de quarante emplois nouveaux.
Pourtant, malgré un doublement des investissements en 2021, avec 57 projets pour 954 emplois créés ou sauvegardés, et le dépassement du record établi en 2019 (939 emplois), les implantations étrangères en Bretagne marquent le pas. Le dernier baromètre EY de l’attractivité de la France y recense 29 projets d’investissements étrangers en 2023 (48 en 2022) pour 1.048 emplois créés (1.248 en 2022), juste devant La Réunion.
En juillet 2023, 420 entreprises, soit 36.680 salariés, dépendaient de capitaux étrangers selon un bilan publié par la CCI Bretagne alors qu’au niveau national 17.500 entreprises sont sous contrôle étranger (2,2 millions de salariés, 16% du PIB). Un paradoxe pour une région attractive sur le plan économique, en quasi plein-emploi, avec une qualité de main-d’oeuvre reconnue, et en essor sur le plan démographique ?
16.000 emplois créés en 2023, « plus que Choose France »
« Le classement des investissements étrangers n’est pas forcément notre totem », rétorque du tac au tac Laurence Fortin, vice-présidente de la Région en charge des territoires, de l’économie et de l’habitat. « Meilleure élève de France en 2023 avec un taux de chômage de 6,2 %, la Bretagne reste la région qui présente, en 2023, la plus forte hausse d’emploi salarié (1,2% contre à 0.6% en moyenne) et la création de 16.000 emplois en 2023. C’est plus que ce que le programme Choose France en promet dans le pays » ajoute l’élue.
S’appuyant sur l’exemple récent de Blue Solutions (Bolloré), qui produira une partie de ses batteries pour véhicules électriques nouvelle génération dans l’Est et dans son usine d’Érgué-Gaberic (Finistère), l’écosystème régional met d’abord en avant les nombreux investissements dans l’industrie portés par des entreprises françaises. De la nouvelle usine de chips Bret’s près de Pontivy, à l’extension de Thales à Etrelles (Ille-et-Vilaine), de Krampouz (crépières et instruments de cuisson) à Quimper en passant par l’arrivée de Safran à Rennes, et les succès de Naval Group, les « projets ne manquent pas, y compris ceux portés par les TPE/PME de l’industrie agroalimentaire ».
« La Bretagne n’a pas nécessairement besoin d’investissements étrangers pour construire son avenir » poursuit Laurence Fortin. « Parfois une entreprise rachetée ne se développe pas voire perd son centre de décision. La position géographique périphérique de la région peut aussi freiner certains investisseurs. En aucun cas, la Bretagne n’est réfractaire aux implantations. Mais ces projets doivent impérativement avoir une cohérence avec l’écosystème du territoire et notre politique de relocalisation par les achats. »
Intégration choisie
Ces dernières années, les projets d’investissements étrangers ont plus volontiers concerné les filières de spécialité du territoire : production industrielle, agro-alimentaire, électronique et machinisme (Callista Private Equity GmbH à la Fonderie de Bretagne), R&D, numérique et secteurs de pointe.
Dans le secteur automobile, l’une des implantations emblématiques du territoire a été celle du géant japonais Sanden Manufacturing Europe en 1995. Ce sous-traitant fournisseur de rang 1 (climatisation), repris à 75% par le groupe chinois Hisense en 2021 emploie 600 salariés à Tinténiac en Ille-et-Vilaine.
Plus récemment, le cabinet américain de consulting, Accenture, a ouvert à Brest fin 2023, un centre de développement et d’innovation technologique situé aux Ateliers des Capucins. Cent collaborateurs aux profils très qualifiés (ingénieurs, développeurs et techniciens spécialisés dans le cloud et la data) ont été recrutés mais le groupe table sur 500 créations de postes d’ici à la fin 2025.
« Le soutien de la Région est un facilitateur, mais on n’ira dans le sens d’un projet que si l’écho est favorable au niveau local tant sur les questions financières, que sur l’habitat et la formation », fait valoir Laurence Fortin.
C’est d’ailleurs sur un rejet local que le projet Smart Salmon d’usine d’élevage intensif de saumon à Plouisy près de Guingamp (Côtes d’Armor) traîne depuis des mois. Le groupe norvégien prévoit toujours d’y produire 8.000 tonnes par an vers 2028. En février, le dossier de demande d’autorisation environnementale était toujours en cours d’instruction selon la préfecture des Côtes d’Armor. Quand au calendrier de la phase d’enquête publique, il tarde à être fixé.
Le Conseil régional n’approuvera pour sa part aucune proposition d’accompagnement si le bloc local et les collectivités ne sont pas d’accord. « Toutes les régions ne procèdent sans doute pas comme cela, mais la culture partenariale est ce qui fait la force de la région », conclut Laurence Fortin.
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