Alors qu’elle accueille le public à l’occasion de la journée portes ouvertes du samedi 10 février, Françoise Huet, directrice de l’Institut de formation d’aides soignants (Ifas) de Paimpol, à Plouézec, insiste sur la variété des profils des élèves. «  n a des gens qui souhaitent se reconvertir dans le soin, qui viennent de toutes les professions. D’autres viennent après un bac pro, ou disposent d’années de pratique qu’ils veulent améliorer.  

Cette variété n’empêche pas la cohésion des promotions de cette formation de onze mois. «  a moyenne d’âge est de plus de 30 ans. Beaucoup viennent après une réflexion sur leur vie professionnelle, pour donner un sens à leur vie et aider les autres.  

Envie de se sentir utile

À 50 ans, Philippe Mota, ex-responsable maintenance dans le bâtiment, est de ceux-là. «  près un infarctus, j’ai envie de me sentir utile. Hospitalisé, j’ai bien vu le rôle des soignants. En plus, ma femme est infirmière, c’est grâce à elle que je suis là.   Il espère trouver sa place dans la promotion lancée fin août. Pour l’année en cours, seuls 28 élèves sont inscrits, alors que l’établissement peut en accueillir 43.

L’Ifas individualise les formations : chacun, selon son parcours, suit tout ou partie du cursus. Pendant la formation, les élèves partent en stage dans toutes les structures où ils travailleront. « L s aides soignants interviennent dans les centres médico-sociaux, les hôpitaux, les Ehpad ou pour le soin à domicile. Selon que l’on aime travailler en équipe ou de façon autonome, on trouve la structure adaptée »  souligne la directrice.

La découverte d’une passion

À 18 ans, Ségolène Albrecht, titulaire d’un baccalauréat professionnel Accompagnement, soins et services à la personne, a décidé d’intégrer l’Ifas à la rentrée dernière. Elle est venue samedi, avec d’autres élèves, aider à organiser l’escape game qui illustre le côté ludique d’une partie de l’enseignement. « J ai choisi cette filière parce que j’aime prendre soin des personnes. Je me suis découvert une passion : travailler avec des personnes âgées. Après la formation, je commencerais bien en Ehpad avant d’aller ensuite, peut-être, vers l’hôpital. »

Une autre élève, Anaïs Lefevre, 34 ans, vient de la grande distribution. « Mo  père, aide-soignant, m’a conseillé d’essayer et l’épanouissement professionnel est arrivé. On écoute, on accompagne et même si on n’a pas le temps, on le prend, quitte à écourter les pauses. Certains, en Ehpad, revivent, ils ne sont plus jamais seuls. »

Et les inévitables décès parmi les patients, comment sont-ils vécus par ces jeunes aides-soignants ?   La mort fait partie du métier. Ça nous affecte parce qu’on crée des liens. Si on a besoin de parler, il y a des psychologues disponibles. »

Pour leurs formateurs, Tina Guderzo et Pascal Pommellec, tous deux infirmiers, « les aides-soignants ont toujours plus de responsabilités. Ils écoutent et observent, et sont souvent les premiers à faire remonter une information importante. » P ur Tina Guderzo, longtemps infirmière en Ehpad, c’est simple, « san  les aides-soignants, on ne pourrait pas travailler. »

P atique

Ifas Paimpol, 22, t La Madeleine, Plouézec. Tél. 02 96 55 60 00.