À l’occasion du WordCamp Bretagne, Élie Sloïm, qualiticien de formation et président fondateur d’Opquast, est intervenu pour aborder un sujet central mais encore trop peu pris en compte dans le développement numérique : l’assurance qualité sur le web. À cette occasion, celui qui est également consultant, formateur et conférencier, a expliqué pourquoi ce concept, très implanté dans d’autres secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile, peine à s’imposer dans l’industrie numérique. Élie Sloïm en a profité pour présenter des outils concrets, comme le modèle VPTCS et les checklists Opquast, pour aider les professionnels du web à mieux structurer et garantir la qualité de leurs productions.
L’assurance qualité sur le web, qu’est-ce que c’est ?
L’assurance qualité, un terme parfois confondu avec celui de qualité tout court, repose sur une distinction importante qu’Élie Sloïm a tenu à clarifier : “Le métier de l’assurance qualité, ce n’est pas simplement dire que c’est bien ou que ça ne l’est pas, c’est d’établir des éléments formels pour objectiver une notion très subjective qu’est la qualité.” En d’autres termes, l’assurance qualité consiste à mesurer et à documenter la qualité des services pour s’assurer qu’ils répondent à des critères précis.
“La qualité, c’est dans notre ADN !” Un slogan souvent lancé sans véritable garantie.
Cette méthodologie, couramment appliquée dans des industries comme la chimie ou l’automobile, est encore peu développée dans le secteur du web, où l’on tend à se fier à des opinions subjectives pour évaluer la qualité d’un site. Pour illustrer ce décalage, Élie Sloïm a rappelé une anecdote récurrente en agence web : “La qualité, c’est dans notre ADN”, une phrase souvent brandie comme une promesse de professionnalisme, mais qui reste difficilement opposable si elle n’est pas accompagnée de critères mesurables.
Il explique ainsi que l’assurance qualité repose sur l’utilisation de référentiels, de checklists, de standards et d’indicateurs concrets. “Ce sont des outils qui permettent de transformer une notion vague en éléments vérifiables, observables et opposables”, insiste Élie Sloïm.
L’assurance qualité sur le web : un concept souvent mal compris et peu appliqué
Selon le qualiticien de formation, l’une des raisons principales de ce retard dans le numérique tient à la jeunesse du secteur : “Il y a moins de 20 ans, on n’avait pratiquement pas de CMS, pas de séparation entre le contenu et la forme, les standards étaient quasi inexistants”, rappelle-t-il. Cette relative nouveauté fait que le secteur n’a pas encore développé de véritables processus d’assurance qualité comparables à ceux des industries plus anciennes.
Un autre frein majeur est la perception erronée de la simplicité du web. “Pour beaucoup, faire un site semble simple. Mais un site n’est pas juste une interface : c’est un ensemble complexe de services qui impactent non seulement les utilisateurs, mais aussi les entreprises et leurs activités.” Créer un site implique de gérer de multiples enjeux : compatibilité mobile, sécurité, performances, référencement, conformité juridique… “Faire un site, ça a l’air très simple, mais en réalité, c’est très compliqué”, souligne-t-il.
Cette complexité justifie la mise en place d’une assurance qualité robuste, non seulement pour garantir la satisfaction des utilisateurs, mais aussi pour éviter des risques potentiels (données non sécurisées, erreurs d’affichage, problèmes de conformité). “On aime l’assurance qualité dans l’aéronautique ou dans la santé parce qu’elle garantit la sécurité et la fiabilité. Pourquoi ne pas l’aimer aussi dans le numérique ?”, interroge Élie Sloïm.
Le modèle VPTCS, les checklists et leur mise en œuvre
Le modèle VPTCS
Pour structurer l’évaluation de la qualité d’un site web, Élie Sloïm propose de s’appuyer sur un modèle qu’il a lui-même contribué à créer : le modèle VPTCS. Ce dernier (voir image de une) se décompose en cinq axes fondamentaux :
- Visibilité : le site est-il facilement trouvable ?
- Perception : est-il perçu de manière positive et conforme aux attentes des utilisateurs ?
- Technique : le site fonctionne-t-il correctement ?
- Contenu : les contenus sont-ils de qualité, précis et à jour ?
- Service : le service après-visite est-il satisfaisant (commande livrée, réponses aux questions, etc.) ?
“Un site web n’est pas juste une interface. C’est un écosystème qui inclut tout ce qui se passe avant, pendant et après la visite de l’utilisateur”, explique Élie Sloïm. Ce modèle permet de structurer et d’objectiver la qualité d’un site sur ces différents points, tout en facilitant la communication entre les équipes techniques et non techniques.
Les checklists en licence ouverte d’Opquast
Pour aller plus loin, il recommande également l’utilisation de checklists spécifiques, regroupées sous la licence Opquast. “Nous avons documenté ces checklists, disponibles en trois langues et en licence ouverte. Elles sont valables au niveau international et abordent des règles applicables à tous les sites web.” Ces listes couvrent des aspects variés : nommage des fichiers, gestion des mots de passe, conformité des formulaires, respect des standards de sécurité, etc. Au total, 240 règles dans divers domaines, des plus simples aux plus complexes, voire impensées, sont disponibles gratuitement.
Afin de les mettre en place intelligemment, Élie Sloïm suggère une approche progressive : commencer par sensibiliser les équipes, se former sur les concepts d’assurance qualité et intégrer petit à petit des règles simples dans les processus de développement. “L’idée n’est pas de tout révolutionner d’un coup, mais d’introduire ces outils de manière progressive pour amener les équipes à adopter ces pratiques en douceur.”
La même rigueur sur le web qu’ailleurs
L’assurance qualité, bien qu’encore sous-représentée dans le secteur du numérique, est donc un enjeu central pour garantir des expériences fiables, sécurisées et conformes. Comme le résume Élie Sloïm : “C’est une industrie comme une autre, avec des risques et des enjeux propres. Le web mérite la même rigueur que d’autres secteurs plus matures.” Adopter une démarche d’assurance qualité permet non seulement d’améliorer la qualité des produits, mais aussi d’offrir une plus grande sécurité et de renforcer la crédibilité des professionnels du secteur.
En s’appuyant sur des outils comme le modèle VPTCS et les checklists Opquast, les agences et développeurs web peuvent faire un pas de plus vers une véritable maturité professionnelle, au service de la qualité de leurs projets, conclut Élie Sloïm.
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