Thierry Georges, 58 ans, a été nommé à l’été 2023 président de Photonics France, fédération qui regroupe les acteurs économiques, académiques et dans le domaine de la recherche de la photonique (technologie de la lumière, dont les lasers). Une élection déjà lointaine mais passée un peu en dessous des radars. Le créateur et dirigeant de la société lannionnaise Oxxius (7 M€ de CA en 2023, 65 salariés) a succédé à Thierry Dupoux, directeur de l’innovation à Safran Electronics & Defense.
« Photonics France est née en 2018 pour faire remonter les besoins de la filière et faire redescendre ce que veut l’État », explique le Costarmoricain. La filière, très implantée à Lannion (Côtes-d’Armor), compte plus de 1 200 entreprises en France, qui pèsent 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 84 000 salariés. « La France se place parmi les cinq leaders mondiaux de l’industrie photonique. L’Union Européenne considère la photonique comme l’une des 6 technologies clés du XXIe siècle, reprend le président. Mais c’est une filière transversale et un marché applicatif, sans grands groupes, à part Safran et Thalès, mais avec nombre d’ETI et très exportatrice, ce qui participe à notre souveraineté. C’est pourquoi l’État nous a demandé de nous organiser à travers une fédération. »
8 000 emplois créés par an
Parmi les actions menées auprès de l’État, l’une des plus importantes est celle de la formation. « La filière va créer 8 000 emplois par an sur les dix prochaines années et nous avons déjà de la difficulté à recruter. Photonics France a créé un bac pro photonique à Lannion en 2023 et travaille sur des projets de formation au niveau de l’enseignement supérieur, du BTS au doctorat. »
La fédération discute également avec le haut-commissariat au plan afin de faire de la photonique une grande cause nationale, tandis qu’elle travaille à une meilleure sortie des inventions des laboratoires vers l’économie. « La photonique est partout, dans les led, la connectivité, les écrans tactiles des smartphones, les capteurs des voitures… On a de super labos, un flux de création d’entreprises : c’est maintenant qu’il faut mettre le paquet. Je ne serai au repos que quand l’État saura que nous sommes une filière qui coche toutes les cases. »
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