Début décembre 2022, Céline, Priscilla, Morgane, Gabrielle et Houda n’y connaissaient pas grand-chose au métier d’assistante de vie aux familles (ADVF). Sept mois plus tard, après des semaines de formation, dont huit en stage et trois en spécialisation au handicap, les cinq stagiaires viennent de décrocher leur diplôme. Et elles embrayent toutes sur un CDI.
Cette formation d’aide à domicile sur mesure, née du dispositif « Contrat emploi durable » (CED), permet d’un côté aux stagiaires d’apprendre un nouveau métier, voire, de renouer avec le monde du travail. De l’autre côté, le CED donne la possibilité aux employeurs, en l’occurrence trois services d’aide à domicile du territoire de Loudéac, de recruter dans un secteur sous tension.
Le mardi 27 juin, stagiaires, recruteurs et financeurs du dispositif, à savoir la Région Bretagne, le Département des Côtes-d’Armor et Pôle emploi, se sont retrouvés à Loudéac pour dresser le bilan de cette expérimentation.
Des emplois à la clé
Au départ, dix stagiaires étaient pressenties pour participer à cette formation d’aide à domicile, dispensée par Locminé Formation. Sept l’ont finalement suivie ; et cinq viennent de décrocher leur diplôme. C’est le cas de Céline, de Caurel, en reconversion professionnelle après une carrière dans l’hôtellerie. « La formation nous a donné des outils », explique-t-elle. Ne serait-ce qu’apprendre à utiliser le matériel sur lequel « peu d’aides à domicile sont formées », note-t-elle. Autre fait non négligeable, au terme des sept mois de CED, elle décroche un CDI au Centre intercommunal d’action sociale (CIAS) de Loudéac, et a été « approchée par d’autres employeurs ».
Même constat établi par Priscilla, de Collinée, embauchée à l’Asad Mené Rance. Elle explique qu’aujourd’hui, le métier d’ADVF ne colle plus à l’image « d’aide ménagère » parfois véhiculée. Plutôt, c’est « un accompagnement de la personne, en prenant en compte à la fois le lien social, les amis, la famille, et aussi, les pathologies. On les aide à rester à domicile, à gagner en autonomie. Et pour ça, il faut des personnes formées comme nous. »
« Donner un nouveau souffle à l’équipe »
Du côté des recruteurs aussi, le dispositif séduit. Le CED permet « d’offrir un tutorat renforcé aux stagiaires, tout au long de la formation », loue Mansour Gasmi, directeur de l’Asad Mené Rance, « et de récupérer des salariés formés en juin ». Dans des structures où, a minima, une dizaine de postes sont vacants, « ça donne un nouveau souffle à l’équipe intervenante », salue Marie-Pierre Chefd’Hôtel, responsable au CIAS de Loudéac.
Il y a donc « de fortes chances pour que ce dispositif soit reconduit sur le territoire », conclut Élisabeth Jouneaux-Pédrono, conseillère régionale déléguée aux formations sanitaires et sociales.
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