Dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants, sera créée une licence Professorat des écoles. Une formation qui n’existera ni à Vannes, ni à Quimper, actuels sites de formation des enseignants du premier degré, pourquoi ce choix ?

Pascal Olivard. L’un des changements majeurs de cette réforme, c’est que les Masters Professeurs des écoles (PE) auront des effectifs calés sur le nombre de places offertes au concours passé en post-licence.

La question de la licence professorat des écoles, la fameuse LPE, a fait l’objet de débats nourris. La rectrice souhaitait qu‘ il y en ait deux en Bretagne, une à Brest et une à Rennes. En ma qualité de président de l’UBO, porteur de l’Inspé de Bretagne, défendant des valeurs d’équité territoriale, j’ai milité pour qu’il y ait quatre sites de formation : Brest, Saint-Brieuc, Rennes et Vannes. La capacité d’accueil pour la rectrice est fixée à 100 pour la Bretagne. Elle a lâché pour Saint-Brieuc. La cartographie, c’est 30 à Brest, 20 à Saint-Brieuc et 50 à Rennes.

Dans le Morbihan, l’argument est de dire que l’Université Bretagne Sud va déployer des modules préparatoires au concours dans toutes ses licences disciplinaires * ou presque. Mais je comprends le désarroi des collègues.

Cette organisation qui consiste notamment à maintenir le Master à Vannes et la licence à Saint-Brieuc s’annonce-t-elle pérenne ou transitoire ?

P.O. Le Master sur le site de Vannes assure la pérennité du site de l’école. J’assume d’avoir donné mon accord à la rectrice. Pour Saint-Brieuc, l’implantation de la LPE se fait à titre expérimental. On verra dans trois ans comment ça va se passer.

Les étudiants du futur Master, à Vannes, seront-ils amenés à aller sur le site de Tohannic ?

P.O. Non, ce n’est pas à l’ordre du jour. Les bâtiments vont être un peu surdimensionnés, mais il n’y a pas de plan. Le bâtiment appartient au Conseil départemental du Morbihan. On a déjà rétrocédé une partie du bâtiment au conseil départemental. On peut être très imaginatif.

Le site de Quimper fermera-t-il fin juin 2026 ?

P.O. Non, plutôt au 1er septembre 2027. La réforme se met en place par pallier. On va accompagner la promotion qui est entrée en master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef) pour deux ans. Et à la rentrée prochaine, on va ouvrir le Master 1, Professeur des écoles, mais à Brest. Ce qui laisse du temps pour accompagner au mieux les collègues. On les a informés de tout le processus d’accompagnement que l’on mettait en œuvre. C’est difficile, aujourd’hui, de faire des projections. Mais dans les licences pluridisciplinaires, il faudra des experts des concours de l’enseignement. Ceux qui ont l’expertise, ce sont les collègues de l’Inspé.

*40 % des places au concours seront accessibles à des étudiants ayant suivi une licence disciplinaire avec un module de préparation.