La Région se penche sur l’offre des formations aux carrières sociales pour 2025. Ce sont donc désormais 4 425 personnes par an qui peuvent se former dans le secteur sanitaire, et ce partout en Bretagne.
C’est dans ce cadre que l’élue régionale Élisabeth Jouneaux-Pedrono s’est rendu à Malestroit, au Centre de Formation Saint-Michel (CFSM), pour y rencontrer les apprenants et l’équipe pédagogique de cet Institut de formation des aides-soignants (IFAS).
Le rêve d’Elsa
« Pourquoi votre rêve est-il de devenir aide-soignante ? », demande Élisabeth Jouneaux-Pedrono, en charge de la formation sanitaire, lors de la dernière session de formation, mi-novembre dernier. Elsa, 48 ans, lui répond : « J’aime les gens. J’ai envie d’aider. D’apprendre les bons gestes pour m’occuper des gens. Avoir les bonnes attitudes. On va avoir de bonnes valeurs en étant diplômée. Ce rêve, c’est d’apprendre. De m’épanouir et de réaliser ce qu’on est. On a toute une expérience dans notre vie qui nous a amenés là. J’ai besoin d’un CDI. »
Un sésame
Derrière la clinique des Augustine se trouve le centre de formation Saint-Michel. Ce jour, il est plein. Empli de femmes. Elles ont des parcours différents, mais elles possèdent un socle commun : elles suivent la formation d’aides-soignantes et repartiront diplômées.
Un groupe hétéroclite au but identique
Certaines sont jeunes, d’autres moins. Elles suivent la formation, afin de satisfaire aux besoins toujours croissants en personnels soignants. « C’est vous qui allez nous soigner demain. Nous avons besoin de soignants », convient l’élue régionale.
« La sociologie des emplois change. Les CDI ne sont plus la règle. Après l’obtention du diplôme, l’envie est souvent de faire son expérience », poursuit une encadrante. Si toutes dans la salle sont bien là pour décrocher leur diplôme, chacune ne vit pas ce moment de la même façon.
Des freins à la formation
Chacune perçoit des indemnités pour suivre la formation. Mais « concernant les frais kilométriques, au-delà de 30 km du lieu de formation, c’est difficile à supporter », lance une aide-soignante en devenir. Pour Cécile Le Gall, directrice de l’Instritut de formation des aides-soignantes, les problèmes se cumulent : « Elles ont du mal à demander ces formations aux employeurs, car lorsqu’elles sont en formation, elles ne sont plus au travail, chez leurs employeurs », témoigne-t-elle. Employeur qui « ne nous garantis pas que l’on peut revenir chez lui », précise une femme en formation. Les autres freins sont le logement, la mobilité. « Elle manque souvent. Nous travaillons avec l État et les parlementaires bretons à l’indemnité de stage », prévient l’élue régionale.
66 millions d’ €
La formation coûte entre 7 500 à 8 000 € l’année par personne. « Les mesures Ségur sont bonnes pour les salariés, mais lors des formations, c’est la Région qui verse les salaires et notre budget est de 66 millions d’euros chaque année dans ce domaine », dévoile la conseillère régionale.
On remplissait… plus maintenant
Depuis la crise sanitaire, l’augmentation du quota de 1 000 places de formation sanitaire faisait le plein. En juin dernier, ce schéma quinquennal a de nouveau été acté avec la réouverture de quatre centres pour répondre aux besoins du terrain. « Avant, on remplissait les formations, mais plus maintenant », témoigne Cécile le Gall. Le salaire de base est d’environ 1 500 €. « Le Covid a mis en évidence ce qui existait déjà dans la profession. Voilà pourquoi ce fut violent. Il y a beaucoup d’inégalités en fonction des secteurs où elles travaillent. Souvent, elles n’ont pas les bonnes pratiques. C’est un métier qui a du sens, mais qui est difficile », admet la formatrice.
de 11 à 18 mois
La formation dure de 11 à 18 mois pour celles qui sont en apprentissage. « La précarité est moindre avec une qualification, un diplôme. » Les groupes se sont reformés autour des tables où la plus jeune post bac a 18 ans, alors que la plus âgée en a 60.
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