Cette jeune femme de 25 ans, employée à durée déterminée, avait eu le doigt tranché par une machine à broyer le jambon, qu’elle tentait de débourrer. C’était le 18 mars 2021, à l’usine Charcuteries cuisinées de Plélan-le-Grand. Cette entreprise du groupe Fleury Michon n’existe plus aujourd’hui, l’outil industriel ayant été cédé au printemps dernier par le groupe vendéen. L’employeur était jugé, lundi 20 novembre 2023, à Rennes, pour blessures involontaires, mise à disposition d’un équipement de travail non conforme et absence de formation à cet outil.
L’inspection du travail avait relevé plusieurs manquements aux règles de sécurité, dont l’absence de signalisation du danger sur cette machine d’occasion datant de 1996 et mise en place sur le site en 2014. Il est apparu que les lames de la broyeuse continuaient de tourner une fois l’interrupteur marche arrêt éteint. L’employée était intervenue pour débourrer la machine, à la demande du conducteur de la ligne de fabrication. Une pratique courante chez les opérateurs qui se succédaient à ce poste.
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Des séquelles de mobilité
Après l’accident, la salariée avait subi une greffe pour réimplanter la phalange tranchée. En mai 2022, soit quatorze mois après l’accident, un médecin légiste avait évalué l’incapacité de travail à 120 jours, relevé des séquelles de mobilité ainsi qu’un trouble post-traumatique. « Je ne peux plus travailler dans le froid car mon doigt devient bleu et je souffre encore aujourd’hui pour certains gestes, par exemple quand je me maquille, explique la victime à l’audience. Et quand j’entends le bruit d’une meuleuse ou d’une machine à découper, j’ai des nœuds au ventre. »
À la barre, le dirigeant du groupe Fleury Michon reconnaît la responsabilité de son entreprise. Une grille de protection, ajoutée à la machine à la suite d’un autre accident survenu en 2018, n’a pas empêché la survenue de ce deuxième événement.
L’entreprise est condamnée à 70 000 € d’amende dont 50 000 € pour les blessures involontaires et 20 000 € pour les infractions aux règles de sécurité. Une sanction conforme aux réquisitions du ministère public.
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