Le comité de bassin de l’agence de l’eau Loire Bretagne a voté, jeudi 14 mars, une enveloppe de près de 110 M€ pour l’agriculture, dont près de 60 M€ pour la Bretagne. « Les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) et le soutien à la conversion en agriculture biologique vont pouvoir être payés pour 2023 et 2024 », annonce Thierry Burlot, le président de l’agence Loire-Bretagne. Une décision notifiée à la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt qui doit permettre un versement rapide des aides, un an après le début de la mobilisation des agriculteurs sur la question, particulièrement du côté de la Confédération paysanne.

Cofinancées par l’Europe, l’État et l’Agence de l’eau, ces mesures intégrées à la nouvelle politique agricole commune sont destinées à réduire, notamment, la pollution de l’eau et favoriser la biodiversité. « De l’argent bien utilisé », résume Jean-Marc Thomas, porte-parole du syndicat en Bretagne.

À budget constant

Oui mais voilà, l’État a demandé aux agences de l’eau d’intervenir sur ses propres moyens, prélevés sur la facture des particuliers (pour 75 % du budget de 380 M€) et des entreprises. Si le développement des Maec est en mesure de réduire la pollution de l’eau, notamment en pesticides, ce sont 110 M€ de moins pour les réseaux d’eau potable et d’assainissement des collectivités locales à l’échelle du bassin Loire-Bretagne.

Pour les trois prochaines années, Thierry Burlot en appelle donc au soutien de l’État, évoquant la piste d’une taxe sur l’artificialisation des sols. Mais dès à présent, il plaide en faveur d’une solidarité nationale entre agences de l’eau.