Ce week-end, ils ne sont plus que 16. Seize à pouvoir encore remporter la Coupe de Bretagne, dont les 8es de finale auront lieu ce samedi et dimanche. Et cette année, elle prend encore plus de valeur. Car pour de nombreuses formations de niveau régional, elle représente d’ores et déjà le dernier enjeu d’une saison très particulière.

Avec la réforme des championnats régionaux, les perspectives de montées à l’échelon supérieur (une seule montée sur l’ensemble des trois groupes de R1 et deux sur les six groupes de R2 notamment) sont très limitées. Si une formation comme Saint-Renan, leader du groupe A de R1, va « intégrer des jeunes pour leur donner du temps de jeu », comme l’indique son entraîneur Sébastien Le Franc, pour d’autres, moins concernés par une éventuelle montée, la Coupe de Bretagne « a autant d’importance que le championnat ».

Lionell Kouakoua, entraîneur de Rennes-Beauregard (35), deuxième du groupe E de R2, à 13 points du premier, et qui recevra la réserve du Vannes OC (56), dimanche, est de ceux-là. « En championnat, il n’y a plus d’enjeu. Le seul vrai enjeu, c’est la Coupe de Bretagne, mais aussi la Coupe Maxime Portier que va jouer notre équipe B ce week-end. On va les jouer à fond. Si on perd, il faudra meubler la fin de saison. »

« Certains clubs sont déjà en roue libre, abonde Nicolas Girolet, entraîneur de Bignan (56), opposé à Plouvorn (29), dimanche. Nous, on ne l’est pas car on a la Coupe. On est maintenu en R2, mais on n’a pas grand-chose à jouer. » « La Coupe de Bretagne est ce que j’appelle vulgairement une carotte, cette année », abonde son adversaire du week-end, Christophe Lopes.

Si Plouvorn, troisième du groupe A de R1, peut encore viser la première place, Plougastel (29), 7e de ce même groupe, n’a plus rien à espérer, ni à craindre. Dans ce contexte, la Coupe de Bretagne devient « un objectif important, observe Antoine Dagorn, gardien de Plougastel, qui se déplacera à Bourbriac (22). Mais c’est quand même dommage de ne plus avoir que ça à jouer en mars. »

« À nous de trouver des leviers »

Le risque est-il grand qu’en cas d’élimination, certains joueurs se démobilisent ? « Inconsciemment, c’est le risque, mais je n’y crois pas concernant mon groupe », pointe Nicolas Girolet. « C’est à nous, staffs, de trouver des leviers, ajoute Christophe Lopes. On a encore des choses à aller chercher en championnat, notamment égaler les 13 victoires de la saison dernière. Nos attaquants aussi ont des objectifs personnels. » « Au moins, on jouera libéré, comme la saison dernière. On avait travaillé tactiquement », positive Antoine Dagorn. Mais le portier finistérien reste lucide. « Si tu peux garder un objectif, c’est quand même mieux car ne plus avoir d’enjeu à deux mois de la fin de la saison, c’est moins motivant. »