La Bretagne en chiffres
- Population : 3,4 millions d’habitants en 2023 (+ 0,5 %), soit 5 % de la population française
CA agroalimentaire : 20,5 Mrds € en 2020 (soit 10,4 % de la France)
- 19,5 Mrds € en 2015
- 19 Mrds € en 2014
- 18 Mrds € en 2009
Le 11 janvier 2024 restera un jour à marquer d’une pierre blanche pour la marine à voile. Pour la première fois depuis plus d’un siècle, un voilier commercial a été baptisé à Saint-Malo. Avec ses 52 mètres de long, ses 1500 m² de voilure et ses 350 tonnes de fret, Grain de Sail II est certainement le plus grand cargo 100 % vélique du monde. Au son d’une fanfare débridée emportée par Olivier Barreau, l’un des fondateurs de la chocolaterie Grain de Sail, près de 500 visiteurs ont pu descendre dans les cales de ce vaisseau futuriste aux entrailles en aluminium.
Cette inauguration est tout un symbole. Celui de l’alliance d’un projet agroalimentaire original, qui consiste à produire du chocolat et du café avec l’empreinte écologique la plus basse possible, et le renouveau d’une épopée transatlantique, longtemps dominée par la cité corsaire. « C’est un modèle économique à part entière qui est en train de s’implanter, de se développer et qui a dans son sang, dans son ADN, la Bretagne », a d’ailleurs souligné Loïg Chesnais-Girard, le président du conseil régional, lors de cet événement.
Valeur ajoutée agroalimentaire
- 3,3 Mrds € en 2020 (soit 8,1 % de la France)
- 3,2 Mrds € en 2015
- 3 Mrds € en 2014
- 3 Mrds € en 2009
- Export : 13 % (vs 24 % pour la France)
- Nombre d’entreprises : 1879 établissements (2021)
Sources : chambres d’agriculture, ABEA, CCI Bretagne
Nombreux atouts
Bénéficiant d’un climat tempéré et souvent humide, une partie indéniable de son charme, la Bretagne reste la locomotive de l’alimentation française. « Elle nourrit un Français sur trois », s’empresse de comptabiliser Marie Kieffer, déléguée générale de l’ABEA, l’association régionale qui regroupe les industriels de l’agroalimentaire. Avec ses 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ses 72 000 salariés et ses plus de 1800 établissements, avec très majoritairement un pouvoir décisionnel ancré dans l’Ouest, la région se classe à la tête du secteur au niveau national et même européen, aux avant-postes de la souveraineté alimentaire. « En Bretagne, il y a une entreprise agroalimentaire tous les 30 km », détaille encore Marie Kieffer.
Ce maillage territorial n’a cessé de se densifier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à l’époque où les politiques ont décidé d’en faire le garde-manger de la France. Il faut dire qu’elle bénéficie de nombreux atouts. « Nous avons un terroir favorable à l’élevage et surtout une culture, des hommes et de la formation qui sont à la pointe », résumait d’ailleurs Gilles Falc’hun, président de Sill Entreprises en décembre dernier, à l’occasion de la remise du Trophée LSA 2023 de l’industriel ETI. Globalement, près des deux tiers du territoire sont consacrés à l’agriculture, contre un peu plus de la moitié dans l’Hexagone. La région compte désormais 25 000 exploitations, dont 34 % produisent du lait, 13 % des grandes cultures, 11 % des porcs, 10 % des volailles et 7 % des légumes, d’après les données des chambres d’agriculture de Bretagne publiées en 2023.
En 2022, la région a ainsi produit 4,1 millions de tonnes de céréales, 498 000 tonnes de viandes de volailles, 1,2 million de tonnes de viande porcine, 5,3 millions de litres de lait, 146 000 tonnes de viande bovine,170 000 tonnes de tomates et 153 000 tonnes de choux-fleurs. Autant de matières premières qui ne demandent qu’à être transformées et valorisées sur place. « L’agroalimentaire breton s’est construit avec la modernisation de la distribution française », insiste Jean-Luc Perrot, directeur de Valorial. Cette forte dépendance a naturellement poussé certains industriels à explorer de nouveaux débouchés et d’autres marchés, pour essayer de « desserrer l’étau ».
Produit en Bretagne, une marque collective milliardaire
Produit en Bretagne est une association fondée en 1993 par quelques entrepreneurs pour « mobiliser les forces vives du territoire et créer un modèle économique gagnant-gagnant pour les habitants, les industriels et les distributeurs », rappelle Malo Bouessel du Bourg, directeur général. Aujourd’hui, elle regroupe 506 entreprises, implantées dans les cinq départements historiques (avec la Loire-Atlantique), dont un tiers sont agroalimentaires, et 110 000 salariés.
Trente ans après sa création, la marque affiche un taux de notoriété de 98 % en Bretagne et de 75 % en France. En 2023, les articles qui portent la griffe Produit en Bretagne ont généré 1,14 milliard d’euros de chiffre d’affaires cumulé (CAM à P6 2023), dont 32 % en Bretagne et 68 % en dehors, soit 1,5 % du CA des marchés sur lesquels elle est présente.
D’après NielsenIQ, la signature booste les ventes des entreprises adhérentes. En valeur, elle progresse en effet de 16,2 %, dans un marché comparable à +10,3 %. Pour accompagner la marque, l’association édite en mai un prospectus multi-enseigne (sans prix mais avec des bons de réduction) qui réunit 150 produits référencés dans l’ensemble des distributeurs et les lauréats des Prix de l’innovation de Produit en Bretagne. L’an dernier, ce catalogue a généré plus de 5 millions d’euros net facturés aux 65 entreprises qui ont joué le jeu.
Solidarité et réseaux
La Bretagne, c’est aussi une terre de solidarité et de réseaux. On ne compte plus les clubs et cercles dans lesquels les entrepreneurs se retrouvent autour du célèbre drapeau rayé noir et blanc. Outre les structures classiques (ABEA, Valorial, CCI, chambres d’agriculture), on peut citer l’association Produit en Bretagne, fondée en 1993, qui rassemble industriels et distributeurs autour d’une marque forte. Ses actions collectives dépassent d’ailleurs le cadre strict du commerce. Elles se déploient dans la RSE (objectif : 100 % d’entreprises engagées), l’emploi (création du réseau des Ateliers bretons de l’emploi, publication d’annonces sur le site), le marketing (création de la Breizh Marketing Akademi) ou la relocalisation (mise en place d’un parcours).
Citons également le Club ETI Bretagne, présidé par Caroline Le Branchu, dirigeante de La Belle-Îloise, ou Bretagne Commerce International qui regroupe 1000 adhérents dont un tiers d’agroalimentaire pour « accompagner les sociétés bretonnes dans leur développement à l’international ». On peut aussi rappeler le très bretonnant think tank Institut de Locarn cofondé, au début des années 1990, par Jean-Pierre Le Roch, le créateur d’Intermarché, et auquel bon nombre de piliers de l’agroalimentaire ont participé, comme Alain Glon, Louis Le Duff, ou Michel Caugant en son temps, pour « favoriser l’intégration des entreprises bretonnes aux grands courants d’échanges mondiaux » .
La Bretagne est aussi une terre d’innovations, portées par d’importants centres d’enseignement supérieur (Institut Agro Rennes-Angers, universités…) et de recherche académique (Inrae…), ou par des structures d’accompagnement, comme Valorial, « le premier réseau dédié à l’innovation agri-alimentaire en mode collaboratif ». Fondé en 2006, il fédère 400 membres et une communauté de plus de 10 000 « innov’acteurs ». « Nous accompagnons une cinquantaine de projets par an. La montée en puissance des engagements RSE dans les entreprises va certainement avoir un fort impact sur les innovations à venir », constate Jean-Luc Perrot, de Valorial.
Jean Hénaff déploie une vision sur le long terme
Le château d’eau de l’usine Hénaff, où sont produites les célèbres boîtes de pâté, surplombe fièrement Pouldreuzic (29).
Pour Loïc Hénaff, PDG de la société familiale, l’entrepreneuriat s’inscrit dans la durée. « À sa création en 1907, l’objectif de l’entreprise était de créer un peu de prospérité à Pouldreuzic. Je veux que cela perdure et s’inscrive dans les enjeux du XXIe siècle. » C’est tout l’objet du plan Be Good 2030 : construire un avenir durable et soutenable pour cette PME de 47 millions d’euros de CA et 250 salariés. Après les premiers légumes en conserve, la PME finistérienne s’est d’abord diversifiée dans les poissons en conserve, avant de se spécialiser dans le pâté, puis dans la saucisse fraîche et désormais dans les algues et le bio.
Hénaff a aussi développé une activité de fabrication à façon pour d’autres industriels, pour des MDD et même pour l’industrie spatiale. « Nous venons de lancer une gamme apéritive avec une nouvelle offre de produits à tartiner qui fonctionne très bien. Nous devrions d’ailleurs sortir un nouveau segment cette année », illustre le président, en soulignant l’importance de l’innovation pour son entreprise, ainsi que l’ancrage régional. « Le local, ce n’est pas juste acheter au producteur du champ d’en face, c’est aussi vivre avec son écosystème. » Autant d’atouts importants pour réussir les transitions à venir. « Mon ambition est que la société soit encore là, indépendante et familiale, en 2050, avec toujours un impact sur son environnement », espère le dirigeant.
Difficultés de recrutement
Si ses atouts sont nombreux, la Bretagne a aussi ses points de faiblesse. L’éloignement des grands bassins de consommation de France et d’Europe est certainement le plus complexe à résoudre. « Oui, il faut faciliter la mobilité et l’accessibilité de notre région à l’Europe, qui est aujourd’hui notre premier marché. Pour cela il est essentiel de développer des hubs de transports, aérien, ferroviaire, routier et maritime. Aujourd’hui on ne parvient pas à faire en une journée, l’aller-retour en Bretagne », déplore Louis Le Duff, président fondateur du groupe Le Duff. Et plus on se rapproche du Finistère, plus les difficultés peuvent peser.
Depuis 2012, Hénaff, Altho, Chancerelle, Furic et Loc Maria se sont ainsi associés pour créer Chargeurs Pointe de Bretagne. Élargi depuis à une quinzaine d’autres industriels, ce GIE (groupement d’intérêt économique) expédie environ 40 000 palettes chaque année vers les entrepôts de la grande distribution. De son côté, Loc Maria a mis en place une navette ferroviaire entre Lyon et Rennes pour acheminer les productions de son unité de Besançon (25) vers son entrepôt de Lanvallay (22) depuis trois ans.
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Mais lorsque l’on interroge les acteurs, la première difficulté qui leur vient immédiatement est l’emploi. « C’est le premier frein au développement de la production en Bretagne », reconnaît Marie Kieffer, de l’ABEA. Dans une région où le taux de chômage est le deuxième plus bas de France, à 6 % vs 7,4 %, et même 3,9 % autour de Vitré (35), difficile de trouver des candidats pour travailler dans un secteur qui souffre cruellement de son image vieillotte et peu attractive. D’après la dernière enquête BMO 2023 (Besoins de main-d’œuvre) de France Travail (ex-Pôle Emploi), près des trois quarts (73 %) des recrutements dans l’industrie agroalimentaire étaient « difficiles », quasiment 10 points de plus que dans l’ensemble de la France.
Grain de Sail hisse les voiles pour grandir
Le cargo à voile Grain de Sail II doit effectuer tous les deux mois une rotation entre Saint-Malo, New York et Pointe-à-Pitre.
Grâce à son nouveau cargo à voile, le chocolatier et torréfacteur Grain de Sail va pouvoir acheminer à la force du vent 100 % du cacao et du café vert qu’il transforme dans son usine de Morlaix (29). Tous les deux mois, Grain de Sail II devrait effectuer une rotation complète entre Saint-Malo, son port d’attache, New York, où il débarquera sa cargaison de vins bio et naturels venus de France, et Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, où il rechargera pour la Bretagne du cacao cultivé en agroforesterie en République dominicaine et au Pérou, du café vert d’Amérique du Sud, et du rhum bientôt commercialisé par la PME. « Avec sa coque en aluminium, Grain de Sail II a été construit pour naviguer pendant plusieurs décennies », assure Jacques Barreau, directeur général et cofondateur de l’entreprise, avec son jumeau, Olivier Barreau, aujourd’hui président.
Cette construction a mobilisé 10 millions d’euros. D’autres voiliers devraient rejoindre à terme la flotte, afin d’augmenter la fréquence des traversées. En 2023, la PME a réalisé 10 millions d’euros de CA, en croissance de 18,5 %. Ses volumes, 380 tonnes de chocolat bio et 80 tonnes de café bio, sont aussi en progression de 20 %. Une belle performance dans un marché du bio en plein marasme. Une seconde chocolaterie devrait sortir de terre à Dunkerque en 2025 pour fournir les marchés franciliens.
Plusieurs actions sont conduites, souvent avec le soutien des pouvoirs publics, pour améliorer les conditions de travail, proposer des logements accessibles dans les zones les plus tendues, faciliter les transports, promouvoir le télétravail, ou mettre en place des formations pour intégrer et faire évoluer les salariés. Une priorité aux vues des conclusions de Reloc’h, la première étude sur le potentiel de relocalisation en Bretagne conduite en 2021 par Good-will Management pour Produit en Bretagne : la relocalisation et la localisation pourraient créer 130 000 emplois et générer 5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2030, dans l’agro-alimentaire, l’agriculture, la défense et le numérique.
Autre point d’attention : l’environnement. Nous avons tous en mémoire les images des plages bretonnes souillées par des mers nauséabondes d’algues vertes. Décrié pour ses pratiques polluantes, l’élevage breton, et plus généralement l’agriculture bretonne, multiplie les initiatives pour réduire son impact écologique. Du côté des industriels, les projets fleurissent pour accélérer la transition énergétique : installation de panneaux photovoltaïques, isolation des bâtiments, rénovation des installations frigorifiques… La publication du récent décret REUT va ouvrir la voie à de nouveaux chantiers autour des économies d’eau. Une urgence en Bretagne, dont le sous-sol granitique est peu propice aux nappes phréatiques.
Partager la terre
L’acceptabilité sociale des activités liées à l’agriculture et à l’agroalimentaire a obligé certains industriels à déplacer, voire reporter sine die des projets industriels pourtant majeurs pour la région. « La question du partage de la terre est centrale. Il faut parfois prendre plus de temps à expliquer le projet qu’à monter techniquement l’usine. C’est à nous de recréer le lien de confiance sur le long terme », note Marie Kieffer, de l’ABEA. Si Sill Entreprises a pu mener à bien la construction de sa tour de séchage de poudres laitières pour le grand export à Landivisiau (29), après des refus à Plouvien et à Guipavas, aussi dans le Finistère, qui avaient causé une perte d’exploitation de 10 millions d’euros, Le Duff a préféré abandonner son projet d’usine Bridor, lassé par les recours administratifs. Il devait employer 500 salariés à Liffré, près de Rennes. Démarré en 2017, ce site n’aurait pu voir le jour au mieux qu’en 2028. « Cette échelle de temps est incompatible avec la demande croissante de nos clients », déplorait, en mai 2023, Philippe Morin, directeur général de Bridor.
De son côté, Altho a eu plus de chance à Pontivy (56) pour la construction de sa nouvelle usine de chips. « Nous allons investir 100 millions d’euros pour créer d’ici à fin 2025 notre troisième usine pour suivre la croissance du marché français », présente Laurent Cavard, PDG de l’entreprise, faisant de ce projet le plus important de la région aujourd’hui en cours. La nouvelle réglementation qui vise au zéro artificialisation nette pourrait encore changer la donne. Le conseil régional de Bretagne œuvre ainsi à la sanctuarisation de terres pour l’industrie sur les zones portuaires et les zones d’activité, tout en prévoyant de réduire dans les dix ans la « consommation de terres agricoles » de 2000 à 1000 hectares par an.
Even innove pour satisfaire tous les consommateurs
La marque Paysan breton, du groupe Even, fabrique notamment les fromages fouettés Madame Loïk
Les comportements des consommateurs évoluent. Et encore plus en période de crise. « Les marchés se recentrent sur le cœur de gamme », analyse Christian Griner, directeur général d’Even. Une bonne nouvelle pour le groupe coopératif de Ploudaniel (29), plutôt bien positionné avec ses MDD et sa marque quotidienne Paysan breton. Dans ce contexte, le groupe a décidé de mettre l’accent sur l’innovation. Il a notamment créé Even’Up, « un dispositif de soutien de projets innovants au service de l’agriculture et de l’alimentation ».
La troisième édition du concours devrait être lancée cette année afin d’accompagner l’émergence de start-up, à l’image de TraçOs qui optimise le nettoyage des laiteries grâce à l’IA. Cela n’évitera pas au quatrième transformateur laitier français de s’adapter à la nouvelle donne laitière. « Avec notre filiale Laïta, nous devons encourager les installations de nouveaux éleveurs en ayant une offre laitière attractive », reconnaît le directeur général, qui se déclare assez confiant « au sein d’une Bretagne laitière faite pour ça ». L’export fait aussi partie des axes de diversification développés par Even pour équilibrer son activité. Le groupe aux 2,5 milliards d’euros de CA expédie désormais 20 % de ses gammes de beurre, fromages et produits frais dans 110 pays.
Du thé et du vin
Enfin, la crise agricole pourrait aussi avoir un impact sur les approvisionnements des entreprises locales. « Toutes les productions animales sont représentées dans la région », rappelle Maud Marguet, responsable de l’équipe économie des chambres d’agriculture, tout en soulignant que la Bretagne est « la première région laitière française, concentrant 20 % de la production nationale ». En dix ans, les abattages de volaille ont reculé de 14 %, les abattages de porc de 6 %, et la production laitière de 5 %. La pêche souffre aussi : « Nous devons nous adapter à des pêches de plus en plus aléatoires de sardines, thons blancs germon ou maquereaux qui représentent plus de 97 % des espèces mises en œuvre », déplore ainsi Caroline Le Branchu, PDG et petite-fille du fondateur de la conserverie de La Belle-Îloise, à Quiberon (56).
Le réchauffement climatique pèse aussi sur l’amont, notamment pour les légumes. Avec à peine 1 % de la SAU (superficie agricole utilisée) irriguée, les cultures légumières sont particulièrement fragilisées en cas de sécheresse, créant une insécurité sur les volumes peu compatible avec les outils industriels de transformation. L’an dernier, certains opérateurs de la conserve et des surgelés n’ont pas pu honorer tous leurs contrats de haricots, faute de matières disponibles. Corollaire de ces évolutions climatiques, de nouvelles cultures pointent leur nez en Bretagne.
On récolte désormais du lin, du riz, du thé, du blé noir et même de la vigne… Pour relever tous ces défis, les industriels tentent de s’adapter. Tandis que les grands groupes sont bien armés pour résister, des petites TPE et PME arrivent toujours à créer de la valeur ajoutée autour de marques régionales devenues nationales, à l’instar de Marie Morin, qui a su imposer ses mousses au chocolat dans les linéaires de la France entière. «Nous réalisons désormais 70 % de nos ventes en dehors de la Bretagne », se félicite Bruno Morin, gérant de la PME familiale. Des start-up avec un fort contenu technologique commencent aussi à tirer leur épingle du jeu, comme Zalg et ses produits à base d’algues ou Circul’Egg qui fabrique des coproduits industriels à base de… coquilles d’œufs. « L’agroalimentaire breton a toujours répondu présent. Quand il fallait nourrir la France à partir des années 1960, on l’a fait. Quand il a fallu créer un lien plus direct avec l’amont, on l’a fait. Aujourd’hui, on doit répondre aux nouvelles attentes des citoyens », assure Marie Kieffer, de l’ABEA. Et continuer à faire de la région un levier essentiel de la souveraineté alimentaire française.
Loc Maria valorise la Bretagne jusqu’au bout du monde
Les crêpes dentelle Gavottes, fabriquées par Loc Maria emportent un goût de Bretagne dans le monde entier.
Quoi de plus breton que des crêpes dentelle ou des palets au beurre ? « L’ambition de Loc Maria est de pérenniser des savoir-faire uniques en les valorisant et en les faisant rayonner au-delà des frontières », résume Aurélie Tacquard, présidente de Galapagos Gourmet, la maison mère de Gavottes. Basé à Lanvallay, aux portes de Dinan (22), le petit groupe de 106 millions d’euros de CA exploite ainsi huit biscuiteries, dont cinq en Bretagne, et une chocolaterie.
Si les ventes en GMS représentent encore la moitié de l’activité, « aujourd’hui, le tiers des volumes de Gavottes part à l’international », précise Aurélie Tacquard. La vente directe, elle, génère 10 % du CA, grâce à un réseau de 12 boutiques. « Il y a un nouvel attrait depuis le Covid pour les marques patrimoniales », estime la dirigeante. Après la Bretagne et la France, les crêpes dentelle Gavottes partent à la conquête du monde. En Amérique du Nord et dans certains pays d’Asie depuis vingt-cinq ans, elles débarquent dans les rayons du distributeur américain Costco en fin d’année. Les Gavottes voyagent aussi vers Hong Kong et vers le Moyen-Orient.
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