Au moment où s’ouvre le Festival international du film d’animation d’Annecy, le rendez-vous incontournable des professionnels du secteur du dessin animé et des effets spéciaux, les résultats de l’appel à projets « La Grande Fabrique de l’image » ont consacré la région Bretagne en tant que futur hub de l’animation en volume, ou stop motion (image par image). La technique permet de créer du mouvement à partir d’objets immobiles. Pour cela, les objets ou personnages sont légèrement déplacés entre chaque photo.
Sur les 68 projets retenus et dévoilés en mai par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak au dernier festival de Cannes, quatre sont situés entre Rennes, Lorient et le Finistère. Relatifs à la production animée et à la formation, ces projets sont positionnés sur des filières de niches stratégiques au niveau international comme l’animation en stop motion et l’écriture de scénario.
Dotée d’un budget de 350 millions d’euros, « La Grande Fabrique de l’image » s’inscrit dans le plan d’investissement d’avenir France 2030 (doté de 54 milliards d’euros), destiné à booster le cinéma hexagonal et à faire de la France le leader européen des tournages et de la production numérique.
Deux films de Claude Barras en partie fabriqués à Rennes
Les enveloppes attribuées à chacun des lauréats ne seront connues qu’en octobre prochain. Pour l’heure, le producteur rennais Vivement Lundi !, qui fête ses 25 ans cette année, prépare ses prochains rendez-vous avec les collectivités, les banques et les partenaires susceptibles de soutenir le projet d’extension de son studio Personne n’est parfait, qui fait partie des lauréats.
« Hors foncier, notre projet d’extension du studio Personne n’est parfait porte sur un budget de 1,4 million d’euros », calcule le producteur Jean-François Le Corre, qui affiche à son actif des films d’animation à succès tels que Flee ou Interdit aux chiens et aux Italiens.
« Notre objectif est de créer un studio de fabrication et de tournage de plus grande capacité et pérenne en Bretagne pour des œuvres en animation stop motion de tous formats, de la série au long-métrage. Le foncier disponible à Rennes est rare et cher, nous allons dès lors évaluer les choix qui s’offrent à nous -location, achat, construction- tout en restant dans une logique de production décarbonée. »
Travailler sur deux production simultanées
Disposant actuellement d’un plateau de tournage de 125 m2 et d’un atelier de 95 m2 pour la fabrication des décors et marionnettes, adaptés à la production d’effets spéciaux TV ou de petite série telle que Dimitri (France 5), le studio doit s’agrandir pour accueillir, en production exécutive ou déléguée, le tournage de films.
Personne n’est parfait s’est adapté ces dernières années en montant des structures éphémères pour fabriquer les décors et les marionnettes de films comme Sauvages, le nouveau long-métrage de Claude Barras (Ma Vie de Courgette), actuellement en tournage en Suisse. « Ce n’est pas tenable pour travailler sur deux productions simultanées » fait remarquer Mathieu Courtois, le directeur du studio.
L’activité du studio nouvelle version devrait en effet s’appuyer sur deux projets porteurs, une série jeunesse pour France Télévisions et un autre film de Claude Barras, sur le handicap, Ce n’est pas toi que j’attendais, adapté du roman graphique de Fabien Toulmé.
Hub européen de la stop motion et « Green Puppet Lab »
Pour avoir réussi le passage du court-métrage au long-métrage en termes de production déléguée et déployé une activité de studio, Vivement Lundi ! et Personne n’est parfait tout comme la société de production JPL Films (Louise en hiver), ont notamment permis à Rennes Métropole d’être reconnue comme un territoire de référence pour l’animation à l’échelle internationale.
Ces structures feront logiquement figure d’experts pour Génération(s) Start Motion, autre projet retenu par « La Grande Fabrique de l’image » dans le cadre du volet formation.
Porté par l’association professionnelle Films en Bretagne et l’École européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB à Rennes, Lorient, Brest, Quimper), ce projet vise à accompagner la mutation du secteur de l’animation stop motion, actuellement en plein essor.
« Films en Bretagne et l’EESAB souhaitent ouvrir dès septembre 2023 un pôle public de formation initiale, accessible à tous. Il sera associé à un cursus de formation continue de spécialisation (modelage, sculpture, textile, décor). Destiné à accompagner les carrières des techniciens de l’animation et faciliter la mobilité des métiers, ce cycle verra le jour en 2024 » détaille Franck Vialle, directeur de Films en Bretagne.
Au-delà de la formation professionnelle, Génération(s) Start Motion, dont le budget est évalué à près de 3 millions d’euros, prévoit la création d’un observatoire européen de l’animation en volume ainsi qu’un volet R&D, le « Green Puppet Lab », dédié à la transition écologique de la stop-motion . Y seront testées de nouvelles manières de travailler (impression 3D) et de concevoir le prototypage de marionnettes et la construction de décors autour de matières biodégradables, recyclées ou entièrement recyclables.
« Une collaboration est prévue avec le plateau de recherche appliquée sur les matériaux innovants, ComposiTIC, accueilli par l’Université Bretagne Sud à Lorient » précisent les porteurs du projet.
Creative Seeds, la formation des futurs talents de l’animation à Rennes
Pour affirmer un leadership français dans une démarche d’ouverture européenne, Génération(s) Start Motion s’appuie sur le développement local en Bretagne des industries culturelles et créatives.
Depuis 2020, la Région Bretagne a structuré et renforcé son soutien à la filière cinéma, via un service unique, Bretagne Cinéma, et un Fonds d’aide à la création cinématographique et audiovisuelle (FACCA), doté de 4 millions d’euros en 2022.
Rennes Métropole, où le secteur des ICC (spectacle vivant, audiovisuel, jeu vidéo, architecture, R&D) représente un poids de 5.000 emplois, a aussi créé une aide économique dédiée.
Sur le territoire rennais, le volet formation va être renforcé avec la sélection par « La Grande Fabrique de l’image » du projet Creative Seeds, dont l’investissement total représente plus de 9 millions d’euros.
Portée par d’anciens artistes et techniciens issus de studios d’animation importants, cette école propose des formations innovantes préparant aux métiers du cinéma d’animation et du jeu vidéo et veut se transformer pour développer de nouvelles ambitions pédagogiques.
Le groupe Ouest bâtit une fabrique de mondes fictionnels
Creative Seeds déménagera en août prochain dans des locaux de plus de 4.000 m² pour accueillir jusqu’à 300 étudiants et mutualiser de nouveaux équipements (plateau de tournage, salle de cinéma, VR / AR, Fab Lab). L’école présidée par Camille Campion entend aussi créer une plateforme de contenus et de programmes pédagogiques partagée avec d’autres écoles et studios.
La création de mondes fictionnels est aussi l’affaire du Groupe Ouest et de son projet La Fabrique des mondes (budget global de 4,2 millions d’euros). Installé à Plouénour Brigognan plage (Finistère), cet expert du coaching d’auteurs et de la formation professionnelle dédiée au scénario de fiction pour le cinéma et l’écriture de séries, souhaite construire un lieu équipé d’outils et de salles de représentations visuelles et sonores. Le lancement de la première saison de fonctionnement de la Fabrique des Mondes est fixée à septembre 2025.
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