Les exploitations porcines bretonnes élèvent 6,8 millions de porcs en 2022, soit 56 % du cheptel français. En 2020, on comptait 4 170 exploitations ayant des porcins, sur plus de 4 952 sites d’élevage, dont 2 870 engraisseurs et post-sevreurs engraisseurs, 1 897 naisseurs-engraisseurs et 185 naisseurs et naisseurs-engraisseurs. L’élevage génère 10 000 emplois directs.
Entre 2010 et 2020, 30 % des exploitations porcines bretonnes ont disparu. Les structures se sont donc agrandies avec un cheptel par exploitation qui a grandi d’un tiers. Au total, sur cette période, l’effectif porcin s’est réduit de 16 %, dont 9 % entre 2020 et 2022.
Des exploitations spécialisées
Sur cette période de référence, l’effectif moyen par exploitation ayant des porcs est passé de 1 420 têtes en 2010 à 1 900 en 2020. Les exploitations porcines bretonnes ont un effectif moyen 1,5 fois plus élevé que celui des autres régions françaises. En ce qui concerne l’orientation technico-économique, 62 % de ces exploitations porcines sont spécialisées dans l’élevage porcin, 17 % le sont en bovins, lait ou polyélevage à orientation laitière, 13 % en combiné porcin et volailles.
Les naisseurs-engraisseurs, qui élèvent à la fois des truies, des porcelets et des porcs en engraissement, représentent 64 % des capacités d’engraissement et 74 % du cheptel. Ils produisent en moyenne 3 000 porcs par an, ce qui fait qu’ils ont le plus grand cheptel porcin. Leur nombre a diminué et ne représente plus que 48 % des exploitations porcines bretonnes, contre 52 % en 2010.
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Le salariat très présent
Les élevages de porcs bretons mobilisent en volume de travail 9 880 emplois en équivalents temps plein (ETP) en 2020. En tenant compte du cheptel, cela représente 1,3 ETP pour 1 000 porcs, contre 1,6 en 2010 et 2 en 2000. Pour autant, les exploitants notent souvent la difficulté à trouver et fidéliser la main-d’œuvre. En comparaison avec la moyenne de 2 ETP par exploitation dans les exploitations bretonnes, on constate que les élevages de porcs emploient davantage de personnel. Le travail est toujours assuré principalement par les chefs d’exploitation et coexploitants (56 % des emplois), mais cette part est en recul (elle était de 64 % en 2010).
Parmi les 6 100 exploitants (chefs et coexploitants) à la tête d’une exploitation porcine, neuf sur dix détiennent un diplôme agricole tous niveaux confondus. C’est au-dessus de la moyenne des exploitants de la région (80 %). Les éleveurs de porcs sont 30 % à détenir une formation agricole de niveau supérieur au baccalauréat, soit 8 points plus que pour l’ensemble des exploitants bretons.
Vieillissement des exploitants
Plus d’une exploitation sur dix est dirigée par au moins un exploitant âgé de plus de 60 ans en 2020. Cependant, cette proportion est plus faible que celle de l’ensemble des exploitations bretonnes (un exploitant sur six). Le futur de ces 440 exploitations s’avère assez urgent. Pratiquement un quart d’entre elles sont dirigé par un chef ou un copropriétaire ayant plus de 60 ans et qui ne peuvent pas dire avec certitude ce qu’il adviendra de leur ferme dans les trois prochaines années. Cet avenir proche et incertain touche plus les exploitations individuelles et les EARL que les GAEC et autres statuts juridiques.
Après une année 2021 difficile, les éleveurs ont connu deux bonnes années (2022 et 2023). Mais il ne faut pas que cela cache la réalité. Nous avons des bâtiments vieillissants qui ne facilitent pas les reprises.
Sur les neuf dernières années (2014-2022), les installations sur des exploitations spécialisées porcines représentent 8 % du total des installations en Bretagne. Elles sont moins fréquentes que celles en bovins lait (42 % des installations) et en maraîchage-horticulture (22 %). Ce taux d’installations spécialisées porcines oscille entre 6 % (en 2014, 2016 et 2019) et 10 % (2021) sur la période, sans qu’une tendance à la hausse ou à la baisse ne se dégage. Cependant, cette proportion est sensiblement inférieure au poids des exploitations porcines dans l’ensemble des exploitations bretonnes (16 % en 2020). L’investissement conséquent nécessaire peut être un frein à l’installation de nouveaux éleveurs.
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De l’amont à l’aval
Pour nourrir les porcs, en 2015, 60 % des éleveurs n’achetaient quasiment que des aliments industriels (aliments composés complets). Par ailleurs, 40 % des aliments consommés étaient fabriqués à la ferme à partir de matières premières produites sur l’exploitation ou achetées. En 2020, l’autonomie alimentaire reste limitée. La Bretagne est la première région productrice d’aliments pour porc, avec plus de 70 % des tonnages nationaux.
Circuits courts minoritaires
Seules 4 % des exploitations porcines bretonnes transforment des viandes à la ferme contre 14 % au niveau national. Les circuits courts ont progressé entre 2010 et 2020 mais ce type de commercialisation demeure très minoritaire en Bretagne. Seules 5 % des exploitations porcines (+ 2 points par rapport à 2010) y ont recours pour commercialiser au moins une partie de leurs animaux vifs, viandes et produits à base de viandes, contre 17 % en France métropolitaine. La région est, de très loin, celle où cette pratique est la moins fréquente, que ce soit chez les naisseurs-engraisseurs ou chez les engraisseurs.
Plus les exploitations sont de grande dimension économique, moins cette pratique est fréquente. De plus, les circuits courts constituent très rarement l’unique débouché. Sur plus de 200 exploitations ayant recours aux circuits courts, seule une quarantaine commercialise ses viandes uniquement en circuits courts. En termes de chiffre d’affaires, le poids des circuits courts est estimé entre 1 % et 2 %.
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Le poids des coopératives
Les coopératives constituent le principal circuit de commercialisation. La région compte quatre des cinq plus grosses organisations de producteurs françaises du secteur. Les organisations de producteurs porcins ont connu un mouvement général de restructuration des coopératives. Entre 2000 et 2021, leur nombre en France a été divisé par trois.
Les structures bretonnes n’échappent pas aux opérations de restructuration. Ainsi, les coopératives finistériennes Prestor et Aveltis ont fusionné en 2019 pour devenir Evel’Up, deuxième organisation de producteurs française (par le nombre de porcs charcutiers commercialisés) derrière la Cooperl Arc Atlantique. La Finistérienne Triskalia et la Morbihannaise Cecab, déjà partenaires au sein d’une union de coopératives, ont fusionné en 2020 pour devenir la coopérative Eureden, 8e groupe coopératif français, tous secteurs confondus.
13,39 millions de porcs abattus en Bretagne
Avec six porcs sur dix abattus en Bretagne, la région est la première de France pour l’abattage porcin. 13,39 millions de porcs ont ainsi été abattus en 2022, soit 1,3 million de tonnes équivalent carcasse. L’activité, qui génère 7 000 emplois salariés environ, est concentrée sur quelques grands abattoirs, généralement spécialisés dans l’espèce porcine et appartenant à des groupes de dimension interrégionale ou nationale.
Les charcuteries salaisons bretonnes représentent un tiers des tonnages nationaux. Elles sont fabriquées dans des usines de taille supérieure à la moyenne nationale. Vendues à un prix moyen inférieur au prix français, elles sont plutôt destinées aux marchés d’entrée de gamme et de moyenne gamme. La production phare est le jambon cuit, suivi des saucisses et de la poitrine et de ses morceaux. Le saucisson sec est quant à lui quasiment absent.
L’environnement
En 2022, la quantité d’azote produite par les élevages porcins représente le quart des effluents d’origine animale en Bretagne. En comparaison, les rejets des exploitations bovines représentent 60 % de ces effluents. Les rejets d’azote provenant des élevages porcins sont inégalement répartis sur le territoire breton. Les Côtes-d’Armor et le Finistère sont les deux départements où ces rejets sont les plus importants.
Les élevages porcins produisent moins d’azote en 2022 qu’en 2016. Cette baisse s’explique principalement par la diminution du cheptel. L’emploi généralisé d’une alimentation conçue pour limiter les rejets d’azote a également pu jouer un rôle. L’alimentation multiphase a été conçue comme une alternative à l’alimentation standard pour limiter les rejets azotés associés à l’élevage porcin. Elle repose sur une adaptation de l’alimentation des porcs en fonction de leur stade de croissance.
2,2 % de la production sur paille
Le type de logement et le traitement des produits associés ont également un impact sur la quantité d’azote rejetée par les élevages porcins. La production de lisier associée au logement sur caillebotis mène à une émission d’azote plus importante que l’élevage sur paille ou sur sciure. Cette différence est d’autant plus prononcée lorsque la paille et la sciure sont compostées après utilisation. En effet, la collecte et le stockage du lisier mènent généralement à des conditions anaérobies favorisant les formes minérales plus susceptibles d’être lessivées par les eaux superficielles en cas d’épandage. À l’inverse, la structure poreuse des litières de paille ou de sciure permet une meilleure oxygénation de l’effluent et favorise les émissions d’azote sous forme gazeuse.
L’utilisation de la paille et de la sciure pour l’hébergement des porcs demeure assez marginale en Bretagne. Seulement 2,2 % des animaux produits en 2022 étaient logés dans ce type de bâtiments. Toutefois, on constate que le département d’Ille-et-Vilaine se distingue par des proportions plus élevées de porcs élevés sur paille et sur sciure (4 % des animaux produits).
Si on exclut les exploitations produisant moins de 20 porcs en 2022, plus de la moitié des élevages ayant recours exclusivement au logement sur paille ou sur sciure (c’est-à-dire, sans production de lisier) étaient certifiés en agriculture biologique ou en conversion lors du recensement agricole de 2020.
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Bien-être animal
Depuis 2003, de nombreuses modifications législatives visent à protéger les porcelets élevés en captivité. Il faut maintenant qu’ils soient élevés dans des bâtiments conformes et que la castration sans anesthésie soit interdite. Le suivi sanitaire a également été amélioré : registre d’élevage, traçabilité et désignation d’un vétérinaire sanitaire.
Depuis le 1er janvier 2022, la castration à vif des porcs est interdite. Seule la castration chirurgicale, avec anesthésie et analgésie, par d’autres moyens que le déchirement des tissus est autorisée.
Bio et label
Avec 61 700 porcs produits en Bretagne en 2022, la filière bio reste marginale : moins de 0,5 % de la production totale des porcs charcutiers dans la région. La production est néanmoins en forte progression, elle a triplé depuis 2010. Le nombre de porcs bio produits croît fortement entre 2016 et 2020 (+ 26 % par an en moyenne), ralentit en 2021 (+5,6 %) et diminue en 2022 (- 3,7 %) (figure 2.8).
La Bretagne représente 22 % de la production de porcs bio en France. C’est la deuxième région française, derrière la Nouvelle-Aquitaine (28 %) et devant la région Pays de la Loire (20 %). Cette production provient de 150 exploitations. La localisation de la production bio est différente de celle en conventionnel. Ainsi, l’Ille-et-Vilaine est le premier producteur (22 900 porcs charcutiers produits en 2022, soit 37 % de la production bio régionale), devant les Côtes-d’Armor (33 %), le Morbihan (18 %) et le Finistère (13 %).
Une exploitation porcine sur dix est engagée en signe officiel de qualité hors agriculture biologique pour l’une de ses productions agricoles (y compris la production non porcine).
En chiffres
6,8 millions de têtes en 2022. C’est 56 % du cheptel national.
4 170 exploitations en 2020 avec en moyenne 1800 porcs et 80 hectares de surface agricole utile (France métropolitaine : 1000 porcs et 80 hectares de surface utile)
10 000 emplois directs (en équivalent temps plein) dans les exploitations en 2020
Exploitants : 49 ans en moyenne, 23 % sont des femmes
Production agricole annuelle : 2 040 millions d’euros en 2022 pour 13 millions de têtes et 1,2 millions de tonnes équivalent carcasse
Situation financière : résultat 2012-2021 de 40 700 euros par an et taux d’endettement 2002-2021 de 70 %
53 usines de fabrication d’aliments composés dont 21 majoritairement porcines. 3,2 millions de tonnes d’aliment porcin
20 abattoirs abattant des porcins dont 10 spécialisés porcins
34 usines de charcuterie salaison. 330000 tonnes produites
Sources : Agreste, recensement agricole 2020, statistique agricole annuelle (SAA) 2022, réseau d’information comptable agricole (Rica) 2002-2021, comptes régionaux de l’agriculture 2022
Sources : Agreste 2024 – Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Bretagne.
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