Tactique aide les dirigeants de petites et moyennes structures à développer leur entreprise. Créée il y a quatre ans à Rennes, l’association se développe en Bretagne, en particulier à Vannes et à Saint-Malo. Entretien avec Mélanie Morin, sa directrice générale.
La stratégie
Présentez-nous Tactique, un collectif, dites-vous, unique en son genre en Bretagne.
Créée à Rennes il y a quatre ans, l’association Tactique est un collectif dont l’objectif est de former et d’accompagner les dirigeants des TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) par la stratégie.
« On se projette à 3 – 5 ans »
Concrètement, comment ça se passe pour un dirigeant qui fait appel à vos services ?
Quels sont ses besoins et les enjeux ? C’est la question à laquelle on va d’abord devoir répondre. Ensuite, on va l’orienter en conséquence. On va l’accompagner individuellement, dans son projet d’entreprise et son rôle de dirigeant (pour cet accompagnement individualisé, le dirigeant doit s’acquitter d’une cotisation de 2 400 euros).
Un permanent de l’association va l’aider à bien identifier où il en est, où il veut aller et comment y aller. On dresse un état des lieux de l’entreprise et on se projette à 3 – 5 ans. On travaille ensuite toute l’année sur un plan d’actions et les étapes à franchir pour qu’il puisse atteindre ses objectifs.
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Cela suppose que votre équipe soit suffisamment compétente pour répondre à tous types de demandes ?
En fonction des problématiques rencontrées (RH, stratégie, finances, etc…), on sollicite des experts du collectif, qui sont eux-mêmes dirigeants, et possèdent des compétences spécifiques. Ces experts sont là pour aider le chef d’entreprise à prendre la bonne décision.
« Ces patrons ont appris sur le tas »
Qui sont ces chefs d’entreprise qui font appel à vos services ?
Ce sont des dirigeants qui sont à la tête d’entreprises allant de 4-5 salariés à une centaine. Ce sont généralement des sociétés assez structurées, de tous secteurs d’activités, qui existent déjà depuis plusieurs années. Ces patrons ont appris sur le tas et, au bout de cinq, six années, ont envie de challenger leurs pratiques ou de remettre les choses à plat. Soit parce qu’ils sont un peu essoufflés, soit parce qu’ils ont franchi un cap de croissance qui leur demande de restructurer leur entreprise pour envisager la suite sereinement.
Des chefs d’entreprise isolés
Vous évoquez des dirigeants souvent isolés ?
On s’est aperçus que les dirigeants avaient souvent les mêmes problématiques, qu’ils étaient souvent seuls aux commandes de leur société et qu’ils avaient surtout envie d’échanger avec d’autres dirigeants. Ils ne peuvent pas en parler à leurs salariés ou ramener leurs problèmes à la maison. On a donc lancé il y a deux ans un parcours de formation qui leur est dédié (facturé 5 000 euros hors taxe au chef d’entreprise).
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Ces dirigeants se retrouvent par petits groupes une fois par mois. Ils travaillent ensemble sur ce qu’on appelle les fonctions transverses (stratégie, finances, management…) et, entre chaque journée collective, ils sont coachés individuellement par chaque formateur qu’ils rencontrent. Les effets bénéfiques se font vite sentir. Ce temps qu’ils prennent pour se former et échanger leur permet de gagner justement du temps par la suite.
Outre le fait d’être isolés, quelle est la principale difficulté à laquelle font face ces chefs d’entreprise que vous rencontrez ?
Ce sont des dirigeants passionnés par leur métier, qui ne comptent pas leur temps, mais qui subissent le quotidien. Ils sont dans la production, l’opérationnel en permanence. Et c’est bien ça le problème. Ils n’arrivent pas à sortir la tête du guidon et à prendre du recul pour voir les choses un peu différemment.
« Un bon dirigeant est capable de faire acte d’humilité »
Quelles sont, selon vous, les qualités d’un bon dirigeant ?
On ne naît pas dirigeant, on le devient. Un bon dirigeant, c’est celui qui est capable de faire acte d’humilité, d’admettre qu’il n’a pas toutes les compétences, et donc de s’entourer d’autres personnes pour mener à bien son entreprise. Savoir bien s’entourer, c’est nécessaire.
Combien de chefs d’entreprises avez-vous accompagnés depuis la création de Tactique en 2019 ?
Un peu plus de 250 dirigeants en Bretagne, mais aussi à Paris. L’association est née à Rennes, mais on a vite répondu à des demandes au-delà de l’Ille-et-Vilaine, notamment dans le bassin économique de Vannes.
Notre volonté aujourd’hui est d’être encore plus présents à Saint-Malo où nous avons de plus en plus de demandes et où nous lancerons un parcours de formation à l’automne prochain. On souhaite pour cela travailler en partenariat avec l’écosystème malouin et ses acteurs.
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