Établissement fonctionnant comme un service du centre hospitalier de Redon-Carentoir, soutenu par le Conseil régional au titre de la formation professionnelle, l’Institut de formation d’aide-soignant (IFAS) de Redon prépare au diplôme d’État d’aide-soignant.

« Nous accueillons aussi bien de jeunes bacheliers que des personnes en reconversion professionnelle », assure Isabelle Gauthier, responsable du site placé sous la responsabilité de Roselyne Lemoine. La formation dure 11 mois. L’IFAS organise deux sessions par an ouvertes chacune à 30 personnes. L’une démarre en mars, l’autre fin août.

Pas de diplôme requis

« Il n’y a pas de diplôme requis, il faut juste avoir 17 ans à l’entrée de la formation. » L’IFAS est ouvert tant aux demandeurs d’emploi, bacheliers, non diplômés et toute personne en reconversion professionnelle qu’aux personnes déjà en emploi dans des établissements pour « leur promotion professionnelle, au titre de la formation continue ». À noter que les personnes titulaires d’un diplôme particulier comme un bac pro Accompagnement, soins et services à la personne (ASSP), ou une formation d’ambulancier voient leur formation raccourcie : « Nous considérons que certains modules de formation sont déjà acquis. »

Océane : « L’humain avant tout »

« Je suis entrée à l’IFAS en septembre », raconte Océane, 21 ans. « Après une formation d’Agent de service hospitalier (ASH) qualifiée, j’ai travaillé deux ans en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), puis deux moins en intérim dans plusieurs structures du territoire. J’avais envie de valider mes compétences et conscience qu’il me manquait des techniques auxquelles je devais me former », explique celle qui place « l’humain avant tout ».

Harmonie : de services RH dans le BTP à la formation d’aide-soignante

Harmonie, 35 ans, a aussi commencé sa formation en septembre : « J’ai travaillé dans les services Ressources humaines de grands groupes du Bâtiment et travaux publics, sur de grands chantiers comme le Grand Paris ou la ligne de TGV Lyon-Turin. » Son inscription à l’IFAS répond à « un virage complet, bien pensé, avec en commun avec ce que j’ai fait avant le facteur humain, vu différemment. Un bilan de compétences a validé tous les choix ».

Killian : « Donner du sens à mon métier »

Killian, 25 ans, est titulaire d’un BTS management et ressources humaines. « J’ai travaillé dans ce milieu sans appétence. Des expériences personnelles m’ont conduit à cette complète reconversion. J’avais envie de donner du sens à mon métier. »

Raphaël : « Des valeurs qui me correspondent »

Raphaël, 39 ans, est déjà en emploi dans un EHPAD. « Je termine vendredi ma formation à l’IFAS dans le cadre de la promotion professionnelle », raconte celui qui a démarré sa formation en mars 2023. Formé à la maçonnerie, ayant travaillé dans la vente, il se réoriente lors de la crise du Covid-19. Elle le pousse « à retrouver des valeurs qui me correspondent ». Bénévole dans un EHPAD, il « dépose une candidature spontanée » et est embauché. « Mais j’avais des lacunes techniques et humaines. C’est important d’avoir une formation, qui cadre et structure ces valeurs. »

Une formation en alternance

Ces témoignages confirment l’hétérogénéité des parcours des étudiants de l’IFAS, qui tous sont motivés par cette formation alternant « 22 semaines à l’institut et 22 semaines de stages », reprend Isabelle Gauthier. Soit trois stages de 5 semaines et un stage de 7 semaines en fin de formation. « Nous proposons à nos étudiants les structures où faire les stages, dans des structures d’accueil de personnes âgées, de personnes en situation de handicap, dans le milieu sanitaire et dans le milieu social. » 

De rapides propositions d’emploi

La qualité de la formation est telle qu’au bout de deux stages, la plupart des étudiants ont déjà des propositions d’emploi dans l’une ou l’autre des structures qui les ont accueillis. « L’emploi est assuré, les étudiants ont l’embarras du choix ! »

Le métier d’aide-soignant souffre parfois d’une mauvaise image. « Il va bien au-delà toilette intime des gens, il s’agit bien plus d’assurer un accompagnement », au sens noble du terme, « dans les actes du quotidien ». « Nous travaillons avec les infirmiers, avec les kinés et les ergothérapeutes », assurent les étudiants. « Il y a tout un côté relationnel, de l’écoute », qui s’apprend également. « Ça s’apprend aussi de travailler dans la contrainte tout en conservant ses valeurs et le sens de son travail », poursuivent-ils, conscients de situation de manque de personnel en nombre suffisant. « Nous veillons à prendre soin des gens en tenant compte de leur singularité, et en tenant compte également de leur entourage. »

Si la moyenne d’âge des étudiants est d’une trentaine d’année, certains ont plus de 50 ans. « Nous travaillons souvent en petits groupes de 15 ou même 7 ou 8. » La formation alterne cours magistraux, cours pratiques, mises en situation…

Des étudiants solidaires

Les étudiants, parfois loin de leurs études initiales, sont très solidaires « Nous nous épaulons et échangeons beaucoup. Ce qui nous prépare à travailler en équipe. La volonté de faire ce métier, c’est le plus important. »

La formation est validée par des examens et pendant les périodes de stage. « Il y a en tout cinq blocs de compétences à acquérir », souligne Isabelle Gauthier. Le diplôme d’État d’aide-soignant a un niveau IV, équivalent au bac. « Il permet la poursuite d’études pour être infirmière, Accompagnant éducatif et social (AES), Auxiliaire de puériculture.» L’IFAS est habilité à percevoir la taxe d’apprentissage.

IFAS, 7, rue Saint-Conwoïon, 35600 Redon. Tel : 02 99 70 35 59.

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