Au sein de la gendarmerie de Pontivy (Morbihan), les réservistes apprennent le métier de gendarme. Interpellation, self-défense : différentes situations sont travaillées.
Dans le Morbihan, à Pontivy, il existe un centre de formation pour les réservistes de gendarmerie. Les postulants y apprennent les rudiments, les bases du métier en deux semaines. « Elles sont assez intenses. On apprend beaucoup de techniques en vue d’être opérationnel au plus vite », décrit Julie, 22 ans, étudiante en ressources humaines à Rennes et gendarme réserviste.
Par an, 180 nouveaux réservistes sont formés à Pontivy. « Trois à quatre formations sont organisées dans l’année », précise le colonel Lachambre, conseiller réserve de la région de gendarmerie de Bretagne.
Après trois mois passés sur le terrain, les réservistes passent une formation complémentaire de 77 heures. Mardi 24 octobre 2023, ils étaient 55 stagiaires, dont 27 femmes, au sein de la gendarmerie de Pontivy.
Qu’est-ce qu’on y apprend ?
Appréhender un suspect pour détention de drogue ou port d’arme, cours de self-défense, de secourisme : tels sont les exercices travaillés par les réservistes. « On est très vite dans le bain », assure Julien, étudiant en Staps, âgé de 18 ans.
Bien entendu, tout au long de leur carrière, les réservistes bénéficient de formations plus poussées. « Elles abordent des situations qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. Il y a aussi des séances de tir », révèle le colonel Lachambre. Car oui, le réserviste porte aussi une arme.
Au départ, on appréhende de porter une arme ! Mais comme on la manipule tous les jours lorsqu’on est formé, on se rend compte que c’est accessible.
Sur le terrain les réservistes sont épaulés, encadrés par les titulaires, comme sur le rond-point de la rue Général-de-Gaulle à Pontivy, le 24 octobre 2023, lors d’un contrôle routier. « Fais de plus grands gestes ! », « Observe bien le véhicule pendant son départ ! » Les conseils sont prodigués avec bienveillance, mais fermeté.
« On est bien accueilli au sein d’une brigade. Les collègues sont contents de nous retrouver, de transmettre leur savoir », souligne Orlane, 23 ans, étudiante en MEEF (Master de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) qui souhaite passer le concours de professeure des écoles.
Pas besoin de diplôme pour devenir réserviste de gendarmerie
Pour être réserviste, pas besoin de diplôme ! Toutes les catégories socio-professionnelles sont représentées. On peut être ingénieur, boulanger, ou étudiant. « Cette diversité permet de créer une certaine osmose entre les promotions », confie le colonel Lachambre.
Au départ, personne ne se connaît. Au bout de 15 jours, on devient presque des frères d’armes !
Reste qu’il y a tout de même quelques critères de sélection pour intégrer le corps de réserve, avec des tests psychotechniques et d’aptitudes physiques.
Pour devenir réserviste, il faut avoir minimum 17 ans (jusqu’à 40 ans pour être recruté), sachant que le port d’arme n’est autorisé qu’à partir de 18 ans. Et on peut exercer jusqu’à 72 ans… en théorie. « Tout dépend de l’envie et de l’aptitude physique. Cette limite d’âge vise surtout à prolonger l’exercice de spécialistes », explique le général de division Jean-Pierre Gesnot, commandant la gendarmerie pour les réserves et la jeunesse.
33 000 réservistes en France, 1 880 en Bretagne
Aujourd’hui, ils sont 33 000 réservistes, répartis dans tout l’Hexagone. « L’objectif est d’arriver à 50 000 en 2027 », annonce le général Gesnot. C’est d’ailleurs lui qui « définit le cadre d’emploi des réservistes », gère le matériel fourni ou encore le budget alloué au niveau national.
En moyenne, en France, de 2 500 à 6 000 réservistes sont mobilisés chaque jour. « Tout dépend de la période, des événements. En été, généralement, on atteint plus de 3 000. Fin septembre, plus de 5 000 étaient engagés pour la Coupe du monde de rugby ou encore la venue du roi Charles III d’Angleterre. L’été prochain, il y aura les Jeux olympiques. On aura donc forcément besoin de recruter. »
En Bretagne, sur 1 880 réservistes, 120 sont mobilisés quotidiennement.
En France, 60 % sont des civils ; 40% d’anciens militaires. Ces derniers souhaitent continuer à servir dans la gendarmerie. « En Bretagne, c’est plutôt du 65 %, 35 % », indique le colonel Lachambre.
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Quelles sont les missions d’un réserviste ?
Les réservistes peuvent effectuer différentes missions, essentiellement liées à la vie quotidienne : surveillance, rencontre des populations, etc.
Occasionnellement, ils épaulent les gendarmes titulaires lors d’opérations : démantèlement d’un trafic de drogue, dispositif de recherche pour disparition inquiétante, gestion de catastrophes naturelles, grands évènements sportifs ou culturels (Tour de France, festivals de musique, etc.).
Ils participent également à l’opération Poséidon, dans le Pas-de-Calais, qui vise à empêcher l’immigration clandestine en Grande-Bretagne. « Plus de 300 y sont déployés chaque année. Toutes les régions contribuent à cet effort », précise le général Gesnot.
Des corps de réservistes spécialisés
Par ailleurs, il existe une réserve opérationnelle de spécialistes. Elle concerne « une technicité de haut niveau », principalement la cybercriminalité.
Il y a également une réserve citoyenne (2 000 gendarmes) qui travaille bénévolement. Elle apporte son expertise dans certains domaines : droit, communication, psychologie, nouvelles technologies, finance…
Et puis, il y a la jeunesse : « On forme 3 500 jeunes par an, de la classe de 3e à la 1ère. Cet engagement fait partie du Service national universel. Par la suite, s’ils le souhaitent, ils peuvent potentiellement intégrer la réserve », indique le général Gesnot.
Les missions dépendent, en effet, du territoire où le réserviste est mobilisé. À l’île de Groix, par exemple, les gendarmes surveillent les résidences secondaires ou encore le littoral.
Au final, tout gendarme s’accorde à dire : « Visuellement, il est difficile de distinguer un réserviste d’un titulaire. »
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Quelle rémunération ?
Le salaire journalier d’un réserviste mobilisé dépend du grade qu’il possède. « D’une cinquantaine d’euros par jour et par mission, il évolue au fil de la carrière. C’est notamment pour cette raison que l’on essaye de le faire progresser assez rapidement », explique le colonel Lachambre. D’ailleurs, selon son grade, on peut être rémunéré jusqu’à 180 € la journée.
En moyenne, un réserviste travaille 23 jours par an. « Entre 18 et 20 jours dans la région bretonne », précise le colonel Lachambre, qui gère les effectifs des quatre départements bretons.
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