L’alternance, une solution pour faire des études longues en étant payé. L’idée séduit les étudiants et le nombre de contrats en alternance ne fait qu’augmenter. Mais trouver une entreprise d’accueil reste un obstacle encore difficile à franchir.
« J’ai beaucoup de mal à trouver une alternance ou un stage », explique Jasmine, 27 ans, étudiante en première année de Master marketing du luxe en cosmétique parfumerie à L’Esg Luxe de Paris.
« Je cherche une alternance pour l’année prochaine pour un Master 2 et je rencontre des difficultés parce que le secteur du luxe est un secteur exigeant ou la sélection est forte », décrit la jeune femme. “Souvent, les annonces demandent d’avoir de l’expérience et ne tiennent pas compte du fait que nous sommes encore étudiants”, déplore-t-elle.
Pour obtenir son diplôme, Jasmine doit obligatoirement trouver un stage ou une alternance pour valider son année. « J’ai besoin d’une alternance pour payer mon école, mais aussi pour avoir de l’expérience professionnelle qui débouchera peut-être sur une embauche », espère-t-elle.
Les coûts de scolarité sont, en fonction des années d’études, fixés entre 8000 et 9000 €. « Pour l’instant je suis hébergée chez mes parents et ce sont eux qui payent mes études », explique la jeune femme.
Jasmine voudrait travailler dans une grande entreprise de luxe. Elle a commencé ses recherches depuis avril et a envoyé plus de 20 candidatures. « J’ai postulé sur Indeed, Fashion jobs, je me suis rendue à de nombreux forums pour décrocher un stage ou une alternance. » « Ce que j’aimerais faire, c’est travailler, soit dans le marketing, la communication ou la vente. Je voudrais être assistante chef de projet ».
Elle a contacté Kering, un groupe de luxe installé à Paris mais n’a aucune réponse. « J’ai l’impression que c’est un secteur qui fonctionne par piston, et si on n’a pas de contacts ou de réseau on ne peut pas arriver à grand-chose », regrette-t-elle.
Côté employeur, le discours est nuancé. Marc Faidherbe est assureur. Sa petite entreprise fonctionne avec cinq salariés dont deux alternants. « Jusqu’à maintenant, nous étions très convaincus par l’alternance. Mais ces derniers temps nous avons eu quelques désillusions », explique le chef d’entreprise.
« Nous prenons des gens en licence d’assurance qui ont déjà suivi les deux premières années du BTS assurance, il faut qu’elles aient au moins le vernis suffisant au niveau des produits de l’assurance. Nous les formons sur la relation clientèle, les outils etc., mais les former en plus sur les outils, c’est un peu compliqué ».
L’assureur a formé trois alternants « avec qui ça s’est très bien passé », précise-t-il, mais depuis le COVID, il raconte avoir un « peu déchanté avec des alternants qui n’ont pas fait l’affaire souvent par manque de motivation et de sérieux », déplore-t-il.
Selon Marc Faidherbe, l’alternance c’est aussi un business pour les écoles. « Si je devais embaucher quelqu’un, je l’embaucherais directement après le BTS, je n’ai pas besoin de gens qui ont fait une licence. » (…) « Les écoles poussent les élèves à aller en licence et faire le Master derrière pour pouvoir avoir un financement par les OPCO (les fonds de formation), plus longtemps », décrit-il.
Selon la Dares, plus d’un million de contrats d’apprentissage ont été signés fin 2023. Une évolution de 2 % sur un an. « La bonne nouvelle, c’est qu’avec l’aide à l’embauche aux entreprises, beaucoup d’entre elles proposent aujourd’hui des contrats d’apprentissage, cependant il y a aussi beaucoup plus d’enseignements qui fonctionnent avec une partie en apprentissage », relativise Dahvia Ouadia, rédactrice en chef à l’Etudiant.
Pour elle, il faut améliorer deux points clés pour aider les jeunes à trouver une entreprise : l’accompagnement des alternants et le calendrier de formation.
« Il faudrait que les établissements prennent plus de temps pour préparer les élèves » à cette recherche d’alternance, explique-t-elle. « L’étudiant n’est pas assez accompagné et lorsqu’on a 18-19 ans, ce n’est pas forcément évident de savoir rédiger un CV, une lettre de candidature, ni de savoir se présenter, précise-t-elle.
Deuxième difficulté pointée par Dahvia Ouadia : l’emploi du temps de l’étudiant n’est pas toujours en accord avec les besoins de l’entreprise. « C’est difficile pour certains élèves de trouver une entreprise car le planning des cours à l’école n’est pas toujours en adéquation avec celui de l’employeur. Le calendrier de la formation est finalisée bien avant la rentrée et ne colle pas toujours avec les besoins de l’entreprise. »
Selon un sondage BVA opinion pour l’Observatoire de l’alternance paru en 2022, l’obstacle numéro 1 pour les futurs alternants consiste à trouver leur entreprise d’accueil. Les apprentis mentionnent également la complexité des démarches administratives ainsi que l’insuffisance de connaissances des différents dispositifs.
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