À eux quatre, ils totalisent plus de 100 ans de licence dans le même club : le CS Bignan, club de Régionale 2 dans le Morbihan ! Les trois frères Jahier, bien aidés par leur père Jean-Luc qui additionne déjà à lui seul 52 ans de fidélité, font les beaux jours d’une formation qui joue désormais les premiers rôles en championnat et qui pourrait écrire une belle page de son histoire en Coupe de Bretagne, après être sortis de la coupe de France avec les honneurs avec une formation de Nationale (CPB Bréquigny).
Sur les traces du père
Chez les Jahier, le foot, c’est donc à Bignan, là où réside la famille, et pas ailleurs ! Même si Maxime (29 ans) et Kévin (28 ans) ont tenté de leurs côtés, quelques escapades à Locminé, Baud ou encore Ménimur, lorsqu’il évoluait dans les catégories jeunes.
Mais le club de leurs premiers pas (à 5 ans) a toujours fini par leur manquer au point d’y revenir. Et aujourd’hui, il y a désormais fort à parier que ces trois éléments-là resteront fidèles au CSB comme leur père, aujourd’hui leur premier supporter.
Pas question d’aller voir ailleurs d’autant plus que la formation entrainée par Nicolas Girolet surfe sur une belle dynamique depuis plusieurs saisons. Après être montée en R2 à l’issue de la saison 2018-19, la voilà en train de pointer le bout de son nez en haut du classement. Au point de grimper encore d’un niveau (R1) ?
Oui, on fait une bonne saison pour le moment avec seulement deux défaites et la meilleure défense du championnat.
« Maintenant, poursuit-il, notre objectif était de bien figurer dans le haut du classement. L’accession en R1 reste compliquée, car avec la refonte des groupes, seuls les deux meilleurs premiers des six groupes auront cette chance », explique Valentin, le benjamin (23 ans) qui évolue au poste de latéral gauche. Alors que pour ses deux frères, « on ne se fixe aucune limite ». Seules, les infrastructures, trop limitées selon Maxime, pourraient compliquer les choses.
Qui sont-ils ?
Maxime : Bientôt 30 ans (dans un mois), Maxime est manipulateur radio à l’hôpital de Vannes. Il vit depuis 5 ans avec sa copine et réside à Locminé. L’équipe qu’il préfère : Arsenal. Joueur préféré : Odegaard.
Kévin (28 ans) est chef d’équipe dans les travaux publics (Eiffage route). En couple depuis 10 ans avec Laura, ils ont une petite fille, Noa (15 mois). Joueur préféré : Olivier Giroud.
Valentin (23 ans) travaille dans un cabinet d’expertise comptable à Vannes. À la fin du mois, il emménagera avec sa copine à Bignan. L’équipe qu’il préfère : Rennes. Joueur préféré : Benjamin Bourigeaud.
Écrire l’histoire
En attendant, le CSB profite de cet élan pour enchainer les performances. Les hommes des co-présidents Yohann Gaillard et Arnaud Le Labourier sont d’ailleurs toujours en lice en Coupe de Bretagne. « On peut battre le record du club en passant ces 8e de finale », lance un Valentin très ambitieux. Cette page sera à écrire le 31 mars prochain face au club de Plouvorn qui évolue une division au-dessus.
Rien n’est donc impossible au CSB. « On prend les matches les uns après les autres, commente Kévin, le meneur de jeu de l’équipe. Notre force, c’est notre solidarité. Nous sommes une bande de copains et chacun se bat pour les autres sur le terrain ».
À vrai dire, on ne lâchera jamais rien, car notre club, c’est comme notre seconde famille. On a la chance d’avoir des bénévoles, des supporters qui sont toujours là, derrière nous.
Et puis forcément, les trois frères Jahier se connaissent parfaitement. Et se trouvent donc facilement sur le terrain.
Leur point fort, c’est quoi ?
« On a commencé à jouer tout petit dans notre jardin, se rappelle Valentin. Nous avons des automatismes qui facilitent notre anticipation dans le jeu ».
Kévin n’a pas oublié, non plus, les parties à la maison. « On appelait ça le foot en folie : un contre un contre un, c’était chacun pour soi, à celui qui gardait le plus le ballon. On arrêtait de jouer quand l’un de nous partait en pleurant ! C’était souvent Valentin ; d’où sa force mentale aujourd’hui ! ».
Car les frères Jahier savent avoir un regard critique sur leurs qualités et leurs défauts (lire en encadré). Très complémentaires cependant, ils avouent prendre beaucoup de plaisir à jouer ensemble. « Moi, je défends plutôt bien, je pense et mon cardio m’aide à enchaîner les courses et à apporter offensivement », indique Valentin. Alors que Kévin se dit assez à l’aise techniquement et assez vit, « ce qui me permet de provoquer pas mal de coups francs ». Quant à Maxime, son point fort, reste « la vision du jeu et mes qualités de passes ».
Leurs premiers supporters
Une chose est sûre : il y en a un qui regarde chacune de leurs prestations avec fierté, c’est Jean-Luc, le père. « Qu’il pleuve, qu’il neige, que l’on joue à 5 minutes ou 1 heure de la maison, il est toujours là, derrière nous. Et avec quatre footballeurs dans la famille, notre maman n’a pas eu le choix de suivre le mouvement. Et elle le fait avec beaucoup d’enthousiasme ».
Alors, forcément, on ose imaginer que les sujets de conversation au cours des repas et réunions de famille, tournent, chez les Jahier, autour du ballon rond !
Allez, ils balancent !
Nous avons demandé aux trois frères de citer la principale qualité de l’autre, et son principal défaut.
Valentin : « Maxime, il a une excellente vision du jeu mais il ne marque pas beaucoup pour autant. Kévin, lui, a une très bonne conservation de balle mais il lui manque un… bon pied droit ! »
Kévin : « Valentin est très puissant. Par contre, au niveau technique, il galère un peu. Maxime, lui, a une bonne maîtrise technique et voit bien le jeu. Par contre, côté vitesse, il reste planté au sol ! »
Maxime : La grande qualité de Kévin, c’est sa technique ; c’est le meilleur d’entre nous face au but. Son défaut ? Il manque peut-être un peu d’endurance. Quant à Valentin, c’est le plus puissant de nous trois avec ses sacrées cuisses. Son défaut ? Bah, son pied droit. Il ne lui sert qu’à monter dans le bus ! »
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