26 000 personnes sont attendues, vendredi, au Roahzon Park de Rennes pour la rencontre contre l’Autriche, décisive pour la qualification des Bleues au Final Four de la Ligue des nations. L’équipe de France pourrait y battre son record d’affluence hors Coupe du monde.
Publié le 01/12/2023 08:00
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« On a la chance d’avoir de très bonnes nouvelles de Bretagne. » Au moment d’annoncer son groupe pour ces deux dernières rencontres de l’année, Hervé Renard n’a pas hésité à partager sa grande satisfaction à l’idée d’évoluer à domicile, dans un stade à guichets fermés. Face à l’Autriche, 26 000 personnes (sur une capacité de 29 778) sont attendues au Roazhon Park de Rennes, vendredi 1er décembre. Cette rencontre de Ligue des nations devrait ainsi battre le record d’affluence des Bleues hors Mondial, qui était de 24 835 supporters pour un France-Angleterre en 2016 à… Rennes. En Coupe du monde, l’affluence maximale était elle montée à 45 595 spectateurs lors de France-États-Unis au Parc des Princes en quarts de finale du Mondial 2019.
« J’ai parfois été un peu déçu des stades dans lesquels on a pu évoluer. On a peut-être pensé que j’étais un peu trop exigeant. Mais je pense qu’il faut l’être, a expliqué le sélectionneur tricolore auprès de Ouest-France. Là, je suis ravi qu’on puisse faire 26 000 spectateurs. C’est génial. Ça va apporter une motivation et une envie supplémentaires. On le doit au public breton, qui adore le football. » Au premier jour de l’ouverture de la billetterie, 8 000 tickets avaient déjà été vendus, quand le stade affichait complet à quinze jours du match. Une nette amélioration après les réceptions du Portugal à Valenciennes (17 000 spectateurs) et de la Norvège à Reims (13 000 mais en semaine), qui témoigne une nouvelle fois de l’engouement pour le football féminin en Bretagne.
Si l’enjeu de la rencontre, avec une qualification pour le Final Four de la Ligue des nations en cas de victoire, et la perspective des Jeux olympiques à domicile, expliquent en partie cet enthousiasme, l’enceinte des Rouge et Noir est connue pour sa capacité à faire le plein pour les Bleues. Le stade était déjà rempli pour le match de poules du Mondial 2019 contre le Nigeria, et avant cela pour ce fameux France-Angleterre en 2016.
« Le football féminin breton est extrêmement dynamique. Outre l’En Avant Guingamp en première division, la région compte de nombreux clubs en D3 féminine [Brest, Saint-Malo et Bréquigny-Rennes], analyse Sophie Bodin, sociologue du sport à l’université de Rennes 2. L’impulsion donnée sur le terrain via la formation paie et ces affluences en sont le résultat ».
Ce mardi, la Ligue de Bretagne a annoncé avoir recensé plus de 15 000 licenciées sur ses terres pour la saison 2023-2024. Un chiffre en hausse de près de 4% par rapport au précédent exercice, qui en fait l’une des régions les plus actives de l’Hexagone au niveau du football féminin, qui compte environ 200 000 licenciées, d’après la Fédération.
Chez les moins de 14 et 15 ans, l’augmentation atteint même plus de 22%, preuve de l’importance d’une démocratisation récente dans la région. « Dans mes cursus universitaires, je rencontre justement de plus en plus de joueuses. Il y a évidemment une corrélation entre la hausse du nombre de licenciées et le fait qu’autant de gens se déplacent au stade », poursuit Sophie Bodin.
La situation rennaise est pour autant paradoxale puisqu’en parallèle des différents records d’affluence établis lors des venues de la sélection tricolore, le club emblématique de la ville, le Stade rennais, n’a longtemps pas joué le jeu du football féminin. Créée quelques années plus tôt, la section féminine du SRFC a disparu en 1976. Il a fallu attendre 2021 pour la voir enfin renaître. En raison de quelques atermoiements, le « plan fédéral de la féminisation » du football français, décidé par Noël Le Graët à son arrivée à la tête de la FFF en 2011, n’avait d’ailleurs pas permis de réparer cette anomalie à l’époque.
« La mesure phare consistait à inciter les clubs professionnels masculins de Ligue 1 et Ligue 2 à se doter d’une section féminine dans les trois ans à venir. Le Graët y renoncera plus tard, en optant plutôt pour la mise en place d’incitations financières et de subventions pour la création ou le parrainage d’une école de foot féminin » par les clubs, retraçait ainsi l’historien spécialiste du football féminin, Hubert Artus, dans son livre Girl Power, 150 ans de football féminin (Calmann Lévy) paru en 2022. Si bien que le Stade rennais avait pu se dispenser de fonder une équipe féminine senior, ce qui est désormais le cas depuis cet été.
Pas de quoi cependant gâcher le plaisir des trois régionales de l’étape dans le groupe France : Clara Matéo, qui a fait ses classes au pôle espoirs de Rennes ainsi que Griedge Mbock et Eugénie Le Sommer, toutes les deux passées par Saint-Brieuc. Présente en conférence de presse ce jeudi, la dernière, meilleure buteuse de l’histoire de la sélection, a assuré qu’elle n’avait « que des bons souvenirs » à Rennes. Aux Bleues de surfer sur ce soutien populaire et de célébrer dans la ferveur une qualification en poche.
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