Les effectifs de l’enseignement agricole ne cessent de croître, preuve que le secteur intéresse, et en fin de course, peu d’élèves deviennent agriculteurs ou éleveurs. Comment lutter contre cette déperdition ?
C’est dans l’enseignement agricole qu’il nous faut créer des vocations en élevage. Selon les dernières statistiques de l’Insee, la situation est plutôt favorable en Bretagne, avec 10 500 jeunes en formation, à 90 % non issus du milieu « L’agriculture séduit encore, même si on entend souvent le contraire, se réjouit Jérémy Choquet, secrétaire général de Jeunes agriculteurs Bretagne.
L’agriculture séduit encore,
même si on entend le contraire.
Elle intéresse des garçons, mais aussi des filles, et pas que des enfants d’agriculteurs ! Il faut en finir avec les préjugés. » Mais après leurs études, ils sont bien moins nombreux à exercer un emploi dans ces filières.
Point de départ : l’enseignement agricole
« C’est pourquoi il importe de communiquer », poursuit-il, citant la plateforme internet Stage-agricole.com lancée par le syndicat, afin de favoriser la mise en relation entre les jeunes en quête d’un stage et les exploitants qui recherchent un stagiaire. Développer les stages dans les exploitations agricoles étant un bon moyen de susciter ou conforter l’envie de se diriger vers le métier d’agriculteur ou d’éleveur.
« Sur Stage-agricole, le classement selon les caractéristiques des fermes et les profils des candidats permet d’orienter ces derniers en fonction de leur futur projet, pour l’affiner encore, et leurs employeurs en fonction de leurs besoins », ajoute le responsable JA.
Derrière, cela facilite l’accès à l’apprentissage et à la professionalisation. « L’objectif est de perdre moins de jeunes entre la formation et l’emploi », que ce soit pour devenir agriculteur/éleveur ou exercer une autre profession dans le secteur. D’où l’intérêt de leur faire découvrir aussi le para-agricole, où les entreprises sont demandeuses. « C’est important pour qu’elles continuent de nous épauler au mieux », insiste Jérémy Choquet.
Rendre fier d’exercer ce métier
Aujourd’hui, trois grandes préoccupations ressortent chez les futurs actifs : le sens, le salaire et les conditions de travail. « En élevage, si la passion prédomine, ressentir de la fierté semble de plus en plus essentiel, observe Dominique Breton, directeur Bretagne du groupe Sanders. Travailler de ses mains bien sûr, produire de la qualité mais pas seulement. Les futurs éleveurs sont fiers de contribuer à la décarbonation, à la lutte contre le changement climatique, la protection de l’environnement. »
« Les nouvelles générations veulent du concret. Nourrir les gens pour assurer la souveraineté alimentaire est quelque chose qui les interpelle actuellement, complète le secrétaire général de Jeunes Agriculteurs. Quoi de plus beau que de satisfaire ce besoin vital de la population, avec des produits de qualité qui plus est ? » Tous ces atouts, il faut les leur rappeler, pour qu’ils soient encore davantage des facteurs d’attractivité. D’autant qu’en cette période de crise agricole, le manque de reconnaissance et les critiques sociétales viennent questionner le sens du métier.
Gagner sa vie
La rémunération des producteurs, trop basse, est également sur le devant de la scène. Des avantages non lucratifs tels que le cadre de travail, l’autonomie, la liberté de décision et d’entreprendre, etc. ne peuvent suffire. « Pour s’installer en agriculture et en élevage, il faut pouvoir gagner sa vie », martèle Jérémy Choquet.
Un préalable indispendable pour s’installer et transmettre.
Comme pour transmettre sa ferme. Comment céder un outil de production viable, opérationnel, fonctionnel, où l’on a pu investir régulièrement, si l’on n’est pas correctement rémunéré ? Comment ne pas essayer de se rattraper financièrement au moment de la cession et envisager un prix de reprise d’exploitation supportable pour le repreneur ? « Le cédant doit pouvoir dire au futur installé : « j’ai gagné ma vie, ceut-être pas tous les jours mais globalement, et demain dans ma structure, vous gagnerez la vôtre », appuie le responsable professionnel.
Les conditions de travail : tout aussi essentiel !
Quant aux conditions de travail, l’image d’une profession pénible et contraignante reste prégnante en productions animales, notamment en atelier laitier avec la traite. « Réduire la pénibilité, améliorer le confort de travail, et montrer les progrès réalisés en la matière, est aussi primordial que ramener de la valeur dans les filières et les exploitations, estime le directeur Bretagne de Sanders. On parle beaucoup du bien-être animal, pensons à celui du producteur. »
Réduire la pénibilité est aussi crucial
que ramener de la valeur dans les fermes.
La firme propose d’ailleurs des aides à l’investissement dans ce domaine, pour de la manutention, des équipements de lavage automatisés… Une enveloppe est même dédiée aux jeunes éleveurs. L’équivalent, dans le premier plan de soutien, de 2,5 M€ sur total atteignant 6 M€, pour 200 demandes. « Ce qui représente des sommes assez conséquentes par dossier », souligne-t-il. Un deuxième volet, d’un même montant global, est en cours de déploiement.
Ne plus voir de projets à 70 h/semaine !
Mais il n’y a pas que des leviers techniques. Ils sont aussi organisationnels. « Être passé avant par le salariat, a fortiori dans d’autres secteurs, aide à donner un cadre au niveau des horaires, des week-ends, des congés, etc. pour les salariés agricoles comme les chefs d’exploitation », constate Jérémy Choquet. Pour les exploitants qui ne peuvent pas embaucher à 100 %, il existe plein de possibilités comme le temps partagé, via le service de remplacementou les groupements d’employeursentre autres.
« Les futurs installés doivent plus tenir compte du temps de travail et du budget remplacement. Nous nous battons pour cela, pour ne plus voir de projets à 70 heures semaine ! », lance le responsable syndical. Prendre un week-end par-ci par-là, se libérer un peu de temps à autre, est en effet indispensable pour soi et pour la ferme. « Les valeurs de travail, de famille, d’équilibre pro/perso ont évolué, et c’est tant mieux. La qualité de vie en élevage, c’est possible, des solutions sont là, elles sont multiples, il faut le faire savoir pour attirer et fidéliser éleveurs et salariés. »
La qualité de vie en élevage, c’est possible !
Formation et communication
Outre l’aspect communication, la formation s’avère déterminante afin de « monter en compétences et grandir tout au long de sa carrière ». Par exemple, on peut déléguer plus facilement des tâches à un salarié formé, donc se soulager. Voire des responsabilités. « Le BA-ba pour s’adapter à une agriculture en constante évolution et au regard de la montée en gamme des filières », considère Jérémy Choquet, citant ici encore les dispositifs d’accompagnement disponibles : les fonds Vivea, le CPF (compte personnel de formation), les formations des chambres d’agriculture, de Jeunes Agriculteurs, etc.
Le syndicat a même lancé la JA Academy pour apprendre la prise de responsabilité. Car il est indispensable de « s’ouvrir l’esprit et échanger » entre pairs, entre productions, au-delà du monde agricole… La promotion positive à destination du grand public demeure « un défi » d’après Dominique Breton. Un chantier de longue haleine, quotidien, qui doit être porté par « un collectif », pas par des agriculteurs ou éleveurs isolés, ni uniquement par des structures syndicales.
Communiquer auprès du grand public,
je pense que c’est un vrai combat.
De son côté, Sanders mène notamment des actions dans les écoles et organisent des visites pour les élèves dans ses usines, et les éleveurs qui désirent connaître d’autres filières. L’entreprise s’implique dans l’association Agriculteurs de Bretagne, qui vise à promouvoir positivement l’agriculture et l’élevage. « Si l’on gagne ce combat, car je pense que c’est un vrai combat, on arrivera à amener les conditions favorables à l’installation de jeunes éleveurs et agriculteurs, et à faire naître des vocations. »
En partenariat avec Sanders, Jeunes Agriculteurs Bretagne a conçu le magazine mensuel Le P’tit Agripour, « dès le plus jeune âge de manière ludique, renouer le lien, qui a été un peu perdu, entre le produit et le consommateur ». Il est distribué, en particulier, dans les établissements scolaires et sur les événements agricoles.
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