L’ambiance politique n’a rien à voir des deux côtés de la Manche. Loin de l’incertitude qui entoure le résultat du second tour des élections législatives françaises, l’issue des législatives anticipées au Royaume-Uni, organisée le 4 juillet, ne fait guère de doute. Le travailliste Keir Starmer est assuré, selon tous les sondages, d’être déclaré vainqueur, après 14 ans de majorité conservatrice.
Peu de nouveaux investissements promis
Tout comme le conservateur «The Sun», le libéral «The Economist» a publié un soutien appuyé au candidat travailliste, «ce parti a le plus de chance de s’attaquer au plus gros problème de la Grande-Bretagne : la faiblesse chronique de la croissance». «La question est de savoir s’ils obtiennent une majorité absolue assez forte. Cela pourrait les pousser à dévier de leur programme, au final très consensuel et peu ambitieux», souligne Ana Boata, cheffe de la recherche économique d’Allianz Trade. Depuis le lancement de la campagne, le Labour a progressivement allégé son programme. «Ils ont pris peu de risque. Avec pour conséquence, c’est que les effets des mesures promises pour l’économie britannique seront limités», reconnaît Bruno de Moura Fernandes, économiste pour Coface.
Le Labour s’est engagé à corriger le tir sur certaines mesures de flexibilisation du travail, en limitant le recours aux contrats «zéro heure» et en durcissant les conditions de licenciement. Mais après une consultation avec les entreprises dans les premières semaines après son arrivée à Downing street. Les travaillistes restent très prudents sur les nouvelles dépenses, y compris dans la santé ou l’éducation. Alors que le sous-investissement chronique dans le National Health service et les longues files d’attente pour obtenir des rendez-vous médicaux ont dominé la campagne, ils ne prévoient d’y injecter qu’un milliard de livres supplémentaires par an.
Un plan vert et un fonds souverain revu à la baisse
La transition environnementale a aussi fait les frais de cette révision à la baisse des ambitions. Les travaillistes avancent toujours la création d’une entreprise publique, baptisée Great British energy, avec l’ambition de faire baisser les prix de l’électricité en accélérant la production d’origine renouvelable. Mais son plan d’investissement dans la transition a vu son budget révisé à la baisse de 28 milliards à 5 milliards de livres ces dernières semaines. Pour investir dans l’industrie, il prévoit le lancement d’un fonds souverain. Avec l’objectif d’investir dans les ports, la sidérurgie britannique – en grande difficulté – et les projets de gigafactory de batteries. «Le Labour veut rendre l’économie plus productive. Mais son ambition est difficilement crédible au vu des montants engagés», considère Ana Boata, qui estime pourtant un plan d’investissement ambitieux dans l’industrie britannique et les chaînes de valeur comme le «défi numéro un» du pays.
Même si la croissance britannique a été meilleure que prévue en début d’année, avec un rebond attendu de 1,3% du PIB en 2024 contre 0,7% prévu dans la zone euro selon Allianz trade, les marges budgétaires restent fortement contraintes avec un déficit public déjà supérieur à 4%. La classe politique britannique reste traumatisée par l’expérience de l’éphémère Première ministre Liz Truss, dont le programme de baisses d’impôt non financé avait paniqué les marchés. «La Grande-Bretagne paye déjà autour de 4% pour rembourser sa dette, ce qui est plus que la France ou l’Espagne», pointe Bruno de Moura Fernandes. Et peu de hausses d’impôts sont dans les tuyaux, ciblées sur les grandes entreprises énergétiques et la tech ou la TVA sur les écoles privées. En cas de victoire nette, les Travaillistes pourraient réhausser leurs objectifs. «Ils ont de la marge pour augmenter davantage les taxes, qui ont beaucoup baissé sous les Tories. Ils pourraient l’utiliser s’ils voient leur popularité baisser», anticipe Ana Boata.
Cela pourrait servir à redonner de l’air à l’économie britannique et corriger ses faiblesses. Depuis le Brexit, l’investissement étranger a plongé, tandis que les tensions de recrutement sont au plus haut. La faiblesse de la croissance potentielle pèse à plus long terme sur les perspectives. Mais pour les travaillistes, il reste hors de question de rouvrir le débat sur la sortie de l’Union, absente des débats des législatives. «La victoire va se jouer dans des zones où les conservateurs étaient forts et qui avaient voté « leave »», pointe Bruno de Moura Fernandes, qui estime que le sujet ne pourrait émerger seulement en cas de second mandat. Trois ans après la sortie effective du marché commun, ses effets continuent pourtant à jouer. Les contrôles aux frontières sur les importations britanniques ne sont mis en place que depuis le 30 avril. Jusqu’à présent, Londres avait préféré les décaler, craignant un rebond de l’inflation. Les droits de douanes sur les véhicules depuis ou vers le Royaume-Uni ont été reportés de 2024 à 2027.
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