Parfois, il n’y a plus une seule salle de classe de libre. En cette rentrée, les élèves du collège-lycée Notre-Dame de Gouarec ont rejoint leurs camarades de Campostal, à Rostrenen, sur un seul et même site. Pour faire des économies et parer la baisse démographique. Les deux établissements avaient déjà fusionné en 1998, mais tout s’est joué pendant la dernière année scolaire. « On a passé quelques nuits blanches, ne cache pas Charlotte Rousselet, la directrice. Et ces premiers jours, j’ai eu une attention particulière pour les élèves venant de Gouarec, ils avaient peur du nombre important d’élèves. Mais l’un d’entre eux m’a dit : En fait, ça va car il y a des cours de récréation différentes ! »
« On n’abandonne pas Gouarec »
C’est l’aboutissement d’un projet fou, mené à grande vitesse. « On a monté le projet en six mois, quand il aurait fallu deux ans. » Car ce sont bien trois établissements qui se sont rassemblés, en comptant l’école primaire Notre-Dame. Soit plus de 550 élèves regroupés. « On s’est dit qu’on arrêtait la rustine et qu’on arrachait le sparadrap. » Quelques travaux ont été menés avec un nouveau foyer, de nouvelles salles de classe dans le manoir et l’installation du nouvel internat qui accueille trente élèves.
Charlotte Rousselet, directrice du lycée Campostal de Rostrenen a reçu, ce jeudi 7 septembre 2023, la visite du président du Conseil départemental Christian Coail. © OUEST-FRANCE
Une transition pas anodine, surtout pour Gouarec. « On y est partis mais on n’abandonne pas la commune, car l’école, c’était une ville dans la ville. L’anglais est par exemple toujours dispensé à l’école primaire, là-bas, par une enseignante d’ici. » Mais Charlotte Rousselet ne cache pas l’émotion qu’elle a eue « à donner le dernier tour de clé » , pour ouvrir un nouveau chapitre. « On a eu un excellent report du nombre d’élèves. »
Pas de suppressions de postes
Il n’y a eu aucune suppression de postes dans le personnel hors enseignants (ils sont vingt). « On a bénéficié de départs à la retraite au bon moment. » Seuls quelques enseignants ont changé d’établissement, ils sont quarante-cinq au total en poste, avec quatre AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). « On a eu la chance de ne pas être en conflit avec les sœurs (propriétaires des murs à Gouarec) et avec le maire. On a mené cette restructuration dans le dialogue. »
Et la directrice indique vouloir « garder le savoir-faire de Gouarec. Les habitants sont tristes, et nous aussi, mais on a été rattrapés par la réalité et il faut en faire une force. Je suis heureuse et fière du chemin parcouru. » Un discours auquel a été sensible le président du département, Christian Coail, venu en visite jeudi 7 septembre.
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