Rennes – Le préfet de Bretagne Philippe Gustin a salué
vendredi « l’intégration réussie » des déplacés ukrainiens dans sa région,
notamment en Ille-et-Vilaine, où « la moitié est soit en formation soit en
emploi » deux ans après le début de la guerre et leur arrivée en France.
Philippe Gustin a défendu devant la presse un bilan « encourageant » au cours
d’une visite de l’entreprise d’insertion Espéro, qui emploie trois couturières
ukrainiennes à Rennes.
Sur 5.000 déplacés ukrainiens qui sont passés par la région Bretagne depuis
le déclenchement de l’invasion russe le 24 février 2022, « aujourd’hui, 80%
sont encore là (…) sur ces 80%, la moitié aurait vocation à vouloir rester »
en France, a-t-il estimé.
« Beaucoup sont des femmes seules avec enfants », et 770 de ces derniers sont
scolarisés « dans des écoles bretonnes ».
« La moitié » des déplacés ukrainiens installés en Ille-et-Vilaine est « soit
en formation soit en emploi », a-t-il précisé.
Également présent, Xavier Migeot, délégué général du Medef pour
l’Ille-et-Vilaine, a mis en avant « plus d’une cinquantaine de contrats de
longue durée », dont quelques CDI. Pour les obtenir, il a fallu « ouvrir les
esprits parfois ».
Les Ukrainiens arrivés en France après le 24 février 2022 sont munis d’un
titre de séjour de six mois, renouvelable au titre de la « protection
temporaire » accordée par l’Union européenne.
Il leur permet de ne pas demander le statut de réfugié, souvent long et
complexe à obtenir, tout en leur octroyant une série de droits, dont celui de
travailler.
Cependant, « nous incitons (les déplacés ukrainiens) à demander le statut de
réfugié », plus pérenne, car « le temps passant, on se projette différemment », a
dit M. Gustin.
Selon lui, la région, qui a vu tarir le nombre d’arrivées de déplacés
ukrainiens, est néanmoins en capacité d’en accueillir encore.
Dans l’atelier d’Espéro où ne résonne que le tac-tac des machines à coudre,
Natalia, 47 ans, s’applique à coudre une poche au tissu quadrillé sur un tissu
bleu clair.
Avant de fuir l’Ukraine il y a deux ans avec sa fille, elle était « économiste dans un bureau ». « Mais pour être économiste ici en France, il faut
que je m’améliore en français », confie-t-elle.
En attendant, « la couture est devenue mon métier (…) car il faut aller de
l’avant. »
Espéro, dont 30% du financement est public, tire le reste de ses revenus en
vendant sa production à des entreprises localisées en Bretagne.(AFP)
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