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Vendredi 09 août 2024 18:01 … |
Me Élise Brand, avocate des salariés d’AIM, à Val-Couesnon, près de Fougères (Ille-et-Vilaine), à la sortie d’une réunion avec la direction, mardi 16 juillet 2024. © Archives Ouest-France
En Bretagne, l’atelier de découpe de viande AIM du géant européen de l’abattage Sopraco a été mis en liquidation en un mois et demi, le 19 juillet 2024. Le régime de garantie des salaires, assurant la protection des salariés en cas de défaillance de l’employeur, devrait prendre en charge les indemnités des 57 anciens ouvriers de l’abattoir situé à Val-Couesnon, près de Fougères. Leur avocate en évalue le coût à deux millions d’euros.
En choisissant de ne pas investir dans AIM, son atelier de découpe de viande de bœuf et de veau, liquidé le 19 juillet 2024 en un mois et demi, à Val-Couesnon, près de Fougères (Ille-et-Vilaine), le groupe belge Sopraco, géant européen de l’abattage, a-t-il profité indûment d’argent public ? C’est ce qu’assure Élise Brand, l’avocate des 57 anciens salariés qui ont reçu leur lettre de licenciement lundi 5 et mardi 6 août 2024, à l’heure où d’autres Français se dorent sur les plages.
« Ils ont pris l’aide de l’État, laissé la boîte mourir, déménagé le stock de viande surgelée et plusieurs machines dans leur abattoir de Sarreguemines (Moselle) et laissé les ouvriers partir une main devant, une main derrière, tempête cette spécialiste du droit du travail qui s’apprête à saisir les Prud’hommes. L’objectif, c’est de fermer à moindre prix. L’AGS finance une partie du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) alors que Sopraco, deuxième groupe d’abattage européen, a proposé 50 000 €. Soit 833,33 € pour chaque salarié. Cela devrait représenter au bas mot deux millions d’euros. »
Ce chiffre n’est pas confirmé par le mandataire judiciaire, nommé par le tribunal de commerce de Rennes. Benjamin Brillaud « a priorisé le volet social » avant même de vérifier les passifs et de réaliser les actifs de l’entreprise. « Notre objectif était que les salaires de juillet soient versés ainsi que les indemnités de rupture et les indemnisations à venir au titre du chômage. Nous n’avons pas encore fait les calculs de solde de tout compte. »
Benjamin Brillaud confirme toutefois que « sur le plan du principe juridique », les indemnités des anciens d’AIM « devraient être prises en charge » par l’AGS, le régime de garantie des salaires assurant la protection des salariés en France en cas de défaillance de l’employeur. France Travail vient de proposer à chaque ancien d’AIM un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) qui lui permettrait d’être indemnisé à hauteur de 75 % de son ancien salaire brut pendant un an (sauf s’il retrouve un emploi) « au lieu de 57 % ».
L’atelier de découpe AIM en juillet 2024, à la veille de sa mise liquidation judiciaire. Ses employés ont fixé des croix aux grilles en signe de protestation. Archives Ouest-France
L’AGS n’est pas seule à éponger le naufrage AIM. En 2020, l’État a aussi débloqué 832 000 € pour aider le poids lourd belge dans un plan de modernisation de cet abattoir vieillissant, alors détenu à 50/50 avec le groupe familial breton Collet (aussi propriétaire des établissements de vente de viande Jean Charpin, en Ille-et-Vilaine, et Montfort Viandes, dans le Morbihan). Mais les travaux de modernisation n’ont jamais été engagés dans cet abattoir, pourtant « rentable en 2023 » selon Élise Brand. L’établissement tournait cinq jours sur cinq et qui abattait « 15 689 bêtes pour une autorisation de 16 000 ».
Fin 2023, face « à la persistance des non-conformités conduisant à une maîtrise insuffisante […] des règles d’hygiène et de protection animale », l’État a fini par suspendre l’agrément d’abattage d’AIM avant de le retirer. Il n’a jamais débloqué le reste de l’enveloppe promise dans le cadre du plan France Relance face au refus d’investir de Sopraco, devenu, début 2024, l’unique propriétaire d’AIM comme le prévoyait l’accord avec le groupe Collet qui lui avait ouvert son capital en 2019.
« Il y a trois ans, nous avons décidé d’un investissement de 5 millions d’euros, avec 1,8 million d’aide de l’État, mais avec l’inflation, ce coût a grimpé à près de 9 millions. C’est impossible d’amortir un tel investissement sur un site aussi vieillissant », indiquait, fin 2023, Marc Huon, directeur général de Bellicol, la filiale de Sopraco détenant AIM.
Lire aussi : Viande : le groupe Collet passe sous giron belge
Les salariés d’AIM à Val-Couesnon, mardi 16 juillet 2024, trois jours avant la mise en liquidation de l’atelier de découpe. Archives Ouest-France
Lire aussi : Clap de fin pour l’abattoir de bovins des Herbiers, en Vendée, et sa trentaine de salariés
L’État va-t-il récupérer son argent ? « On ne sait pas et cela n’intéresse personne, fulmine Élise Brand. Les aides publiques, c’est le tonneau des Danaïdes. Vous rendez-vous compte de toutes les formations que l’on pourrait financer pour ces ouvriers avec 832 000 € ? »
Même indignation du secrétaire adjoint du Comité social et économique (CSE) d’AIM, Philippe Pichon. « Je ne sais pas comment l’État peut accepter cela. Ce sont nos impôts quand même. »
Sollicité, Pascal Collet, l’ancien propriétaire d’AIM, renvoie vers « les nouveaux dirigeants. Je ne suis plus actionnaire de cette entreprise vendue à des associés belges ». Quant au groupe Sopraco, il n’a pas répondu à notre sollicitation via le mandataire judiciaire.
À Val-Couesnon, cette commune, qui a aussi investi pour surdimensionner sa station d’épuration pour l’abattoir AIM comme si elle avait « 12 000 habitants au lieu de 1 300 » , on s’interroge sur les raisons de cette fermeture « rapide, en catimini ».
« Pourquoi ne s’est-on pas laissé le temps de trouver un repreneur ? déplore le maire Emmanuel Houdus. Du 21 mai au 16 juin, c’est court. Je militais pour que les délais soient plus longs, jusqu’à l’automne, pour favoriser les offres de reprise, mais je n’ai pas été entendu ». Dans un contexte de chute de production de viande de bœuf en France (moins 3,7 % de bovins abattus en 2023), Élise Brand croit avoir la réponse. « Il n’y a pas eu de volonté de trouver un repreneur et concurrent. »
Laetitia JACQ-GALDEANO. Ouest-France
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