« Que faites-vous si, un week-end, une femme arrive au commissariat avec ses enfants pour déposer plainte contre son compagnon ? » Ce jeudi de janvier, sur le campus de Ker Lann à Bruz, huit officiers de police judiciaire attachés à des services spécialisés sont venus de Rennes, Blois, Nantes et Quimper pour suivre une formation sur les violences conjugales. Depuis que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est devenue « pilier de la politique pénale », les techniques d’enquête sur le sujet se sont complexifiées. En l’espace de cinq ans, en France, le nombre de plaintes a doublé.
Résultat, ce centre de la police propose plusieurs formations aux fonctionnaires qui sont de plus en plus nombreux à être affectés à des services spécialisés. Objectif : leur donner de l’aisance avec une procédure judiciaire technique, décortiquer les outils qui leur permettront de faire toute la lumière sur les faits et d’évaluer la dangerosité d’une situation.
« On constate une vraie appétence des policiers sur le sujet, explique Nathalie Frêche, directrice zonale adjointe du recrutement de la formation. Cela va du « plaintier » à l’officier de police judiciaire spécialisé qui souhaite s’améliorer. Car sous un aspect « violence ordinaire », une plainte pour violences conjugales est beaucoup plus compliquée à recueillir qu’il n’y paraît. Cela demande à la fois beaucoup de tact et de psychologie. Et nécessite une enquête très technique, très précise car la charge de la preuve est parfois difficile à établir. Il ne faut rien oublier. Une mauvaise appréciation de la situation peut également avoir des conséquences dramatiques », ajoute la commissaire.
Isolement terrifiant des victimes
Après une première journée menée avec une psychologue et un magistrat, dédiée à la mécanique de la violence, à la grille d’évaluation du danger, ainsi qu’aux mesures de protection des victimes, c’est de nouveau à Sandra, policière en charge de la formation, de dérouler la trame d’audition. Obligatoire depuis 2019, cette grille est une liste nourrie de questions. En la passant en revue, Michel, stagiaire, concède : « C’est vrai qu’on a tendance à oublier les questions sur les violences économiques et psychologiques. Alors que dans les vrais dossiers de violences conjugales, pas dans les dossiers de crise conjugale, on constate qu’elles sont toujours présentes. Ce qui me choque d’ailleurs c’est l’isolement des victimes. Les femmes ont perdu leurs amis, leur famille, elles ne peuvent compter sur personne. Terrifiant. »
La victime ne s’écroule pas toujours en pleurant.
Sandra poursuit : « Privilégiez le récit libre, en démarrant par un simple : « Qu’est ce qui vous amène ici aujourd’hui ? ». Ne prononcez pas le mot « plainte » car cela refroidit les victimes qui oscillent entre se sortir de là et trop nuire à leur conjoint, qui peut être le père de leurs enfants. Ce récit libre va vous permettre de rebondir et d’entrer vraiment dans les faits. » La formatrice multiplie les conseils : « Adoptez un ton calme et rassurant. Notre but est de prendre le contre-pied des stratégies que l’auteur a mis en place. À savoir : dévaloriser, instaurer un climat de peur. Rassurez la victime en disant qu’en France, tous les faits de violences sont interdits et qu’elle a raison de venir déposer plainte. » Sandra revient aussi sur des comportements qui peuvent être déroutants pour les policiers : « ce n’est pas parce que la victime est mutique, qu’elle est moins victime. Une victime peut aussi être agressive, c’est pour elle une façon de se défendre. La victime ne s’écroule pas toujours en pleurant. »
L’avis du parquet
Sandra avance dans les outils mis à disposition des policiers. Elle relit la grille d’évaluation du danger, qui dépasse la vingtaine de questions. « Connaissez-vous les deux questions qui sont en rouge ? » Silence absolu de la salle. « Bien non, nous, on ne la voit qu’en noir et blanc. Même sur les ordinateurs », souffle Michel*. « Dans 50 % des cas, l’homicide a lieu suite à l’annonce d’une rupture, poursuit Sandra. Donc faites attention aux réponses à la question « Votre compagnon a-t-il connaissance de votre intention de rupture ? » Car là ça peut devenir très compliqué. Et l’autre question rouge, c’est : « Y a-t-il des armes au domicile ? » Si oui, il faut demander systématiquement l’avis du parquet. La décision de renvoyer une personne chez elle, c’est alors au procureur de la prendre. »
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