L’émotion qui a entouré, au début de l’été, la destruction de 39 petits menhirs lors de la construction d’un magasin de bricolage, à Carnac (Morbihan), montre l’attachement du grand public pour les mégalithes préhistoriques. Alors que la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA) de Bretagne examine l’extension de la liste des sites néolithiques inscrits au titre des monuments historiques et au moment même où l’Unesco s’apprête à labelliser certains d’entre eux comme faisant partie du « patrimoine mondial de l’humanité », un ouvrage détaille les spécificités de cinquante lieux bretons présentant des menhirs et des dolmens remarquables. « En établissant cette liste, nous voulons attirer l’attention du grand public sur ces trésors menacés », évoquent les auteurs, Pascal Lamour et Joëlle Chautems.
À LIRE AUSSIDestruction des menhirs de Carnac : la colère des archéologuesLe profil de ces écrivains pourra intriguer. Ils se présentent en effet comme druides. Initiés au collège de Druized er Velin (comprenez « les druides du moulin »), créé par Pascal Lamour à côté de Vannes, les deux auteurs ne dissimulent pas leur intérêt pour l’ésotérisme. Leur livre évoque d’ailleurs les croyances qui entourent certains des lieux évoqués. « Ma démarche n’en demeure pas moins scientifique en ce sens que je sépare bien ce qui relève de la spiritualité et de l’archéologie », nuance Pascal Lamour. Son itinéraire n’est pas banal. Fils d’agriculteurs, docteur en pharmacie, il a tenu pendant quatorze ans une officine dans le Morbihan avant de tout laisser tomber pour la musique celtique.
Depuis quarante ans, il a publié 17 disques et 13 ouvrages, tous portant sur la culture bretonne. Enchaînant les conférences à travers l’Europe, « pour promouvoir, dit-il, un autre rapport au monde, en tirant notamment le meilleur parti des savoirs hérités des anciens druides. » Sa coautrice, Joëlle Chautemps, suisse, est quant à elle herboriste-droguiste. « Le mot drogue dérive d’un terme gaulois drug qui désigne des produits tirés des plantes aux pouvoirs parfois stupéfiants », sourit Pascal Lamour. « Mon métier relève plus de la parapharmacie que de la pharmacie », rétorque Joëlle Chautems.
L’amour des pierres ? « Ce sont mes parents alpinistes qui me l’ont transmis », dit-elle en évoquant ses vacances d’enfance à explorer les montagnes de sa Suisse natale. Adepte de course d’orientation, elle dit avoir commencé à porter un intérêt aux mégalithes lors de ces compétitions. « J’ai toujours eu un lien avec la nature. Mais c’est en observant plus attentivement ces imposantes pierres dressées par l’homme, parfois entourées de tranchées, ou marquées de striures, que je me suis rendu compte que chacune avait son identité », poursuit-elle.
Contes et légendes
« Une multitude d’histoires étonnantes les entourent », rebondit Pascal Lamour qui s’est amusé à collecter les contes et les légendes concernant les principaux dolmens et menhirs de Bretagne depuis vingt ans. « Ce qui est troublant, c’est que les mêmes mythes sont répétés partout à travers le monde : en Italie, en Norvège, mais aussi à Hawaï et en Australie », souffle Joëlle Chautems. La Suissesse pense que des éléments marquants expliquent cela. « Ce que j’ai observé, c’est que, de tout temps, les gens ont cherché à se positionner par rapport aux reliefs, qu’il s’agisse des sommets des montagnes, aux fonds des combes ou des pierres. Certains de ces sites dégagent une force que j’ai moi-même expérimentée », remarque-t-elle.
Quand on lui demande de décrire ce qu’elle entend par là, la druidesse évoque « une sensation corporelle en dehors de tout univers mental. Une réaction des sens qui englobe le visuel (ces sites sont beaux, la plupart du temps), l’odorat (le parfum sucré lichen flotte sur la pierre), le toucher (la texture de chaque minéral est différente) ». Autant de sensations qu’elle dit retrouver exacerbées par le silence qui entoure en général ces lieux isolés.
Spécificités géologiques
Joëlle Chautems, qui rêvait d’être vulcanologue quand elle était enfant, envisage de reprendre des études de minéralogie pour mieux comprendre en quoi la formation des pierres, leur chimie, leur couleur, créent une influence sur leur environnement. « Aux esprits cartésiens qui mettent en doute cette croyance, je réponds en général que ce n’est pas plus irrationnel que de prier un dieu que l’on pense créateur de l’univers », se défend-elle quand on exprime une forme de doute face à ce qu’elle appelle la « lithothérapie ». Pascal Lamour évoque quant à lui que « les sols magmatiques n’ont pas les mêmes propriétés géologiques que les calcaires. Les sols argileux donnent des vins très différents des cépages qui poussent sur des terrains pleins de granite ou de schiste. Sans parler de la radioactivité naturelle de certaines roches… ».
Cet été, Joëlle Chautems n’a pas hésité à faire 25 heures de route depuis la Suisse pour découvrir les mégalithes écossais. « Après être passée par Stonehenge, j’ai mis le cap au nord pour voir le cercle de Brodgar sur l’île principale des Orcades. Cette enceinte mégalithique est un grand lieu de pèlerinage que les archéologues ne cessent de fouiller. Peu importe que l’on croie au pouvoir de ces pierres, elles n’en constituent pas moins un patrimoine incroyable », conclut-elle.
*Mégalithes de Bretagne, de Pascal Lamour et Joëlle Chautems, éditions Favre, 277 pages, 19,50 € Pour vous tenir au fait, cet article à propos du thème « Formation Bretagne », vous est fourni par opcalia-bretagne.com. Le but de opcalia-bretagne.com est de parler de Formation Bretagne dans la transparence la plus absolue en vous procurant la connaissance de tout ce qui est en lien avec ce thème sur la toile La chronique se veut générée de la manière la plus complète que possible. Pour toute remarque sur ce sujet concernant le sujet « Formation Bretagne » merci de contacter les contacts indiqués sur notre site internet. Il y a de prévu de multiples articles autour du sujet « Formation Bretagne » prochainement, nous vous invitons à consulter notre site web à plusieurs reprises.