HF + Bretagne fait partie de la fédération interrégionale des mouvements HF. Tous les deux ans, depuis 2013, HF + Bretagne procède à une étude chiffrée des inégalités de genre dans les arts et la culture. Spectacle vivant, cinéma, arts visuels et musées, les données de toutes les structures publiques de la région sont étudiées. HF + entend ainsi repérer les inégalités de genre, créer les outils pour les combattre et encourager les mesures concrètes engagées sur le terrain. Le rapport 2023 était présenté à la maison du théâtre de Brest, ce vendredi 15 mars 2024.

Les hommes occupent toujours le devant de la scène, dans tous les domaines. « Les femmes sont généralement là où il y a le moins d’argent, comme les spectacles pour le jeune public, le cinéma documentaire ou les courts-métrages », explique Lucile Linard, coordinatrice d’HF + Bretagne. Sur la scène musicale bretonne, 53 % des concerts se font sans elles. Sur la scène des fest-noz, cet écart est encore plus net. Sur 1496 fest-noz en 2022, seuls un quart d’entre eux ont ouvert leur scène à des femmes.

À l’inverse, dans les bureaux de toutes les structures publiques, tout change et les femmes sont en nombre dès qu’il s’agit d’administration, de communication et de médiation (71 % de femmes dans l’équipe permanente des structures publiques).

Du côté des arts plastiques, si les femmes représentent 73 % des diplômés des écoles d’art, elles ne sont pas aussi nombreuses à être exposées. Quand le commissaire d’exposition est un homme, 26 % des artistes exposés sont des femmes. Si l’exposition est organisée par une femme, elles sont 43 % à présenter leurs œuvres.

3 Les violences sexistes et sexuelles peu considérées

Bien que les violences sexistes et sexuelles (VSS) soient au cœur des inégalités de genre, sur le terrain de la culture, leur prévention reste balbutiante. 52 % des structures publiques de la culture en Bretagne, ne disposent pas de référent dédié aux violences sexistes. Pire, sur les 183 structures concernées par l’étude, seules quatre disposent d’un groupe de travail dédié et seules 58 affichent des messages de prévention ou d’information en interne. Dès lors, l’argent reste le nerf de la lutte. Le Centre national du cinéma (CNC) comme le Centre national de la musique (CNM) ont rendu obligatoire une formation à la prévention des VSS pour tous les producteurs ou les dirigeants de structures qui déposent une demande d’aide.