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L’objectif du forum est de « réfléchir collectivement aux enjeux à venir et de prendre dès à présent les bonnes décisions pour préparer la forêt et la filière de demain », pointe Laurent Le Mercier, vice-président de Fibois, association interprofessionnelle du bois en Bretagne. Quelle est la perception du matériau et de ses vertus ? Quelle accessibilité sociale pour la forêt ? Quelle gestion des espaces forestiers ? Quel aménagement du territoire ? Autant de questions auxquelles les partenaires de l’événement vont tenter de répondre.
23000 emplois
La filière forêt bois est une filière pourvoyeuse de plus de 23 000 emplois en Bretagne. Si demain la filière renforce sa position incontournable dans une économie durable, les besoins de main-d’œuvre vont continuer à se développer. Aujourd’hui, de nombreux métiers dans la filière sont en tension : difficultés à attirer sur certains métiers et à pérenniser des emplois, besoin de développer des formations spécifiques et de faciliter l’insertion des jeunes dans la filière… Les enjeux ne manquent pas.
Nous ne pouvons pas nous résinier aux friches libérées par la baisse de l’élevage.
Les entreprises doivent également intégrer de plus en plus la RSE dans l’ensemble de leur fonctionnement pour être pleinement en accord avec les valeurs véhiculées par la filière et gagner en attractivité. Les entreprises qui sauront mettre en avant des valeurs fortes permettront à tous de travailler au service de la filière forêt bois en s’engageant dans des métiers porteurs de sens.
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Une forêt très privée
La forêt en Bretagne, c’est 440 000 hectares à 92 % détenus par des propriétaires privés. Le taux de boisement de la région se situe entre 15 et 16 %. C’est moitié moins qu’au niveau national. Cela place la Bretagne au 10e rang français pour sa part de surface boisée mais au 2e rang pour la part de forêt privée.
« C’est une multitude de petits propriétaires, note Nicolas Lorique, directeur adjoint du CRPF (centre régional de la propriété forestière). Ils sont 120 000 en Bretagne, dont 36 000 possèdent plus d’un hectare. » Le CRPF travaille essentiellement sur les surfaces de plus de 10 hectares. « Nous avons globalement une forêt gérée de manière dynamique pour alimenter une filière régionale. »
La forêt bretonne est aux trois quarts une forêt de feuillus mais c’est la ressource résineuse qui alimente principalement la filière. « Et c’est là que se pose la question du développement de la filière. »
Forêt et agriculture
La volonté des acteurs de la filière est une exploitation durable de la forêt « pour la captation du carbone, sa rugosité (frein aux vents), la biodiversité », souligne Alain de Kernier, président de Fransylva Bretagne. Et le développement de la forêt est une chance face à l’élevage qui se réduit. « Nous ne pouvons pas nous résinier aux friches libérées par la baisse de l’élevage. » Cela représente 2 000 à 3 000 hectares qui, chaque année, sont boisés de manière naturelle, ce qu’on appelle la colonisation.
« On ne prétend pas planter sur des terres cultivées. Mais que ces terres abandonnées par les agriculteurs soient utilisées dans un programme ambitieux. » L’enjeu est la réalocation du foncier en Bretagne.
Le sujet est majeur. « On nous parle de déprise agricole, insiste Laurent Le Mercier. Nous pensons que la filière bois est complémentaire de l’agriculture. On observe cette évolution du territoire et en même temps une incapacité à trouver du foncier pour la forêt. Et dans tout cela, il ne faut pas mettre les filières en concurrence. »
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Des circuits courts
Planter mais pour quoi faire ? « AUjourd’hui 23 % de la forêt bretonne est en résineux, explique Nicolas Lorique. Mais, c’est 88 % des sciages. Il y a plusieurs pistes pour la filière. Le développement des usages locaux de bois feuillus. La plantation de nouvelles espèces. » Mais quelles essences planter ? « On peut développer les essences résineuses qui séquestrent plus de carbone que les feuillus. » Mais il faut en parallèle développer les usages des feuillus qui sont aujourd’hui utilisés dans l’aménagement intérieur.
C’est aussi un travail sur la génétique. « Il faut accompagner les forêts pour aller aussi vite que le changement climatique. »
La santé de la forêt
La forêt bretonne est plutôt en bonne santé. « Sur le plan climatique, on subit moins le changement que dans l’Est de la France par exemple. Le problème du scolite est moins grave ici. » La maladie de l’encre du châtaignier provoque plus d’affaiblissements. Le hêtre souffre un peu en Centre Bretagne. Il y a un réseau de surveillance de l’état de santé des forêts remarquable avec les agents de l’ONF, du CRPF, du Département… « On a conscience que les choses vont changer dans les années qui viennent. »
Pour avoir une ressource plus abondante et qualitative demain, c’est dès aujourd’hui qu’il faut agir. En effet, le temps forestier n’est pas le temps politique ni celui de l’entreprise voire celui des hommes dès lors que l’on parle de chênes qui poussent pendant 120, 150 voire 200 ans. « On doit donc réfléchir maintenant aux conséquences du changement climatique », insiste Gildas Prevost, chargé de mission ressource et valorisation des bois au CRPF.
Des usages maîtrisés
Dans la filière on parle de hiérarchie des usages : le meilleur bois pour l’usage le plus exigeant en termes de qualité et de valeur ajoutée. De fait la durée de vie des produits est souvent liée à la qualité du bois et la valeur ajoutée, ainsi, la hiérarchie des usages oriente de plus en plus vers la construction bois. Il faut néanmoins réfléchir à la façon de substituer le bois pour les usages moins prioritaires qui doivent subir des transitions.
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La transformation du bois engendre des connexes (sous-produits du sciage, sciures, copeaux). Ces derniers pourront être valorisés soit en produits industriels avec une durée de vie assez longue (panneaux de fibres de bois par exemple) pour une partie, soit comme source d’énergie pour le reste.
Les valorisations énergétiques sont le bois bûche, le bois déchiqueté ou encore le granulé de bois. Les usages énergétiques ne sont jamais l’objectif pour un arbre : ils sont en bas de la hiérarchie des usages. Ils constituent pour autant un atout majeur pour l’autonomie énergétique et en priorité l’autonomie énergétique de la filière en la rendant moins dépendante des énergies fossiles.
« En Bretagne, 15 % du bois mis en œuvre est d’origine régionale », souligne Olivier Ferron, président de Fibois. En locale, les usages principaux concernent l’énergie. C’est aussi la production de cagettes et palettes, essentiellement avec du résineux breton.
Ce sont tous ces enjeux qui seront questionnés à l’occasion du forum de l’Arbre, de la Forêt et du Bois en Bretagne.
Programme du forum
09 h 30 – L’arbre, indispensable pour la Bretagne de demain ! Par Jean Ollivro, géographe et spécialiste de la prospective en Bretagne.
14 h 15 – « Comment ancrer véritablement l’arbre et le bois aux territoires ? » par Hervé Le Bouler.
Des tables rondes : Des femmes et des hommes engagés dans leur travail ; Quelles conditions pour un véritable dialogue filière société ; Comment développer des conditions d’accueil favorable à l’arbre en Bretagne ? ; Le bois, pour des usages maîtrisés et cohérents.
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