« L’enjeu lors des achats publics est de favoriser les entreprises bretonnes face à la concurrence, souligne Gaëlle Le Stradic, présidente des instances de commandes publiques à la Région Bretagne. La question est donc de savoir comment écrire les appels d’offres pour que ce ne soit pas uniquement le prix qui prime. On a inversé cette tendance puisqu’il n’est plus déterminant qu’à hauteur de 40 %. Pour les 60 % restants, on peut jouer sur le coût global d’un produit en prenant en compte l’ensemble de sa production jusqu’au recyclage. Là, un produit local s’en tire mieux. »
Jeudi 29 février 2024, elle a découvert en compagnie des conseillers régionaux Simon Uzenat et Carole Le Béchec, trois carrières morbihannaises (Grand-Champ, Saint-Nolff et Saint-Avé) de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem) qui fédère neuf syndicats qui représentent les industries extractives de minéraux ainsi que les fabricants de matériaux de construction. Avec ses 170 entreprises pour 3 200 emplois, l’Unicem est un des tout premiers fournisseurs de granulats (sables, graviers) et de pierre de taille (granit, ardoise) en Bretagne.
La Région, un rôle de prescripteur
Une région où environ 30 millions de tonnes de matériaux sont extraites du sous-sol chaque année. L’Unicem entend, grâce à l’appui de la Région, défendre son granit qui possède une Indication géographique protégée (IGP) face désormais à l’Espagne et le Portugal (50 % du marché) qui ont supplanté, à la faveur du Covid, la Chine (10 % du marché).
« Même si la Région n’est pas un grand donneur d’ordre en matière de voirie notamment, elle joue un rôle de prescripteur, de diffusion des bonnes pratiques auprès des autres collectivités », a estimé Simon Uzenat, conseiller régional et sénateur socialiste du Morbihan. Une politique d’achat d’autant plus importante que l’Unicem dispose d’un Centre de formation à Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine) qui compte 1 500 apprentis et stagiaires chaque année qui se préparent aux emplois de demain en Bretagne dans une filière où la moyenne d’âge est de 47 ans. « Et où il y a environ 300 emplois à pourvoir déjà », note Sylvie Lebreton.
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