« Au début, ce n’était qu’un module. L’année suivante, c’était une option pour les deuxièmes années et cette rentrée, l’option est proposée à tout le monde », se réjouit Muriel van Vliet. Elle est l’une des deux professeurs qui, avec son collègue Christophe Marolleau, dispensera les cours d’histoire de l’art, à raison de quatre heures par semaine, aux classes préparatoires littéraires du lycée Ernest-Renan, à Saint-Brieuc.

Dynamiser la prépa briochine

« Il y a quelques années, reprend-elle, on a cherché à dynamiser notre cursus. À Rennes, la prépa lettres présente l’option arts audiovisuels, à Quimper c’est le théâtre… On ne concurrence pas d’autres formations. » Poussé par le rectorat, qui tente d’insuffler une dimension artistique aux études supérieures, le lycée Renan a donc lancé cette option histoire de l’art, la seule de la région, en 2022.

Deux ans plus tard, pour cette rentrée 2024, 21 étudiants ont fait ce choix en première année (hypokhâgne) et sept ont continué en deuxième (khâgne). « Au début, c’était surtout une formation privilégiée par les locaux, qui voulait rester dans le coin. Maintenant, nous recevons des candidatures d’un peu partout dans le Grand-Ouest, jusqu’à Nantes », se félicite la professeure.

Les débouchés de l’histoire de l’art

Non-élitiste par essence, Muriel van Vliet défend une prépa accessible, bienveillante et non compétitive. « Il y a une ambiance familiale, on a véritablement le souci du bien-être de l’étudiant », certifie-t-elle. Grâce à un système de tutorat, chaque étudiant dispose d’un accompagnement personnalisé lui permettant de s’orienter vers le métier souhaité.

Et des débouchés, il y en a : commissaire-priseur, médiateur culturel, guide touristique, animateur ou conservateur de patrimoine ou encore directeur de structures culturelles.

Au niveau du contenu, les hypokhâgnes vont couvrir une large période, de la fin du Moyen Âge à nos jours. « Les deuxième année vont travailler sur l’esthétique, les techniques, la muséologie ou comment organiser une exposition, par exemple », révèle Muriel van Vliet.

Des concours prestigieux

De nombreuses excursions sont également au programme : abbaye de Beauport, domaine de la Roche-Jagu ou bien sites mégalithiques. Un voyage à Paris est prévu afin d’explorer la thématique de cette année, le surréalisme, avec des visites du musée Picasso ou la Fondation Giacometti. D’autres enseignants collaboreront avec l’option histoire de l’art durant l’année ; le professeur d’espagnol consacrera une partie de son cours à Salvador Dalí, par exemple.

À la fin de leur cursus, les khâgnes peuvent tenter plusieurs concours, le but étant l’École normale supérieure (ENS). « Pour l’instant, aucun élève de la prépa n’a réussi à cet examen, mais plusieurs d’entre eux étaient sur liste d’attente, commente l’enseignante. J’ai plutôt confiance pour les années à venir. » D’autres concours prestigieux sont aussi tentés – et réussis – par les étudiants briochins, comme l’École du Louvre ou l’École Louis-Lumière.