Un modèle prestigieux. Pour montrer aux élèves une pièce réalisée selon la technique dont il est spécialiste, le ferronnier d’art Anthony Mercier a apporté une ancienne grille de la place Stanislas à Nancy, récupérée chez un antiquaire et qu’il a lui-même restaurée. Considérées comme des chefs-d’œuvre du style Rocaille, ces grilles réputées dans le monde entier illustrent à merveille le travail de repoussage-relevage qui permet de mettre en volume de la tôle pour réaliser des ornements s’apparentant à de véritables sculptures.
« C’est une technique créée en France à partir du XVIIsiècle, explique l’artisan installé à Dole (Jura) depuis dix ans. On travaille à froid de très fines feuilles de fer pur (plus malléable et plus résistant dans le temps) et on réalise ainsi beaucoup de détails avec une forme en bois dont on reproduit finement les contours avec les outils. Tout est fait à la forge et au marteau, sans assemblage. Les motifs réalisés sont inspirés de la nature, dans un style qui reproduit des effets ondulants, comme sur un coquillage immergé. Avec les dorures ajoutées, la lumière rayonne dans la moindre nervure et devient presque vivante ».
Des élèves conquis
Depuis le début de la semaine, les élèves sont conquis. « La plupart reste même après l’heure de fin des cours pour avancer le travail demandé par M. Mercier », assurent les deux enseignants en ferronnerie d’art, Philippe Castillo et Jason Galizzi (lui-même formé au lycée Langevin).
Sous l’œil affûté de l’expert, les jeunes s’entraînent sur des coupelles à réaliser des nervures avec un effet bombé ainsi que différents motifs (une fleur, une étoile, une plume…). Et ils terminent cette semaine de « masterclass » (1) en martelant le fer pour réaliser une rosace en volume.
« Ils s’en sortent très bien, j’observe une vraie progression dans la maîtrise de la technique », apprécie Anthony Mercier, qui a fabriqué les outils avec lesquels les élèves travaillent (et qu’ils garderont à l’issue du stage). « Du reste, ajoute-t-il, je leur ai montré comment faire un marteau de A à Z pour réaliser la forme qu’ils veulent reproduire ».
« Un métier haut de gamme »
« Travailler le fer forgé pour créer des ouvrages décoratifs, artistiques ou fonctionnels (des portes, des rampes d’escalier, des portails, des grilles, des marquises…) est un métier haut de gamme, et ce savoir-faire est plutôt rare: il n’y a que trois ou quatre artisans en France à ne faire que ça, assure le Jurassien. En acquérant cette spécificité, les étudiants ne manqueront jamais de travail car ils ne seront pas en concurrence avec des machines qui ne peuvent pas réaliser des motifs avec une telle finesse ».
Pour Anthony Mercier, c’est aussi important de former les élèves « afin qu’ils perpétuent une tradition et une technique ». Un savoir-faire qui pourra d’ailleurs être en partie enseigné à l’avenir au lycée Langevin car les deux enseignants confient qu’ils profitent de la venue du spécialiste du repoussage-relevage pour se former eux aussi à cette technique afin de pouvoir initier leurs futurs élèves!
1. Cette « masterclass », d’un coût de plusieurs milliers d’euros, est financée exclusivement par le lycée Langevin.
Achille, 20 ans
Achille: « Grâce à M. Mercier, on découvre une autre facette du travail du fer, plus minutieuse, avec la possibilité de réaliser beaucoup de détails. Je pourrais être tenté de m’orienter vers cette spécialité car elle procure beaucoup de plaisir, surtout quand on est passionné, comme je le suis, par le travail de haute précision »
Jules, 19 ans
Jules: « Le stage de cette semaine nous fait découvrir un autre aspect du travail du fer, avec une technique très précise. On apprend par exemple à taper autrement avec le marteau pour souligner les rainures ou autres. Et ça me plaît tellement que, si je peux en faire mon métier et travailler sur des éléments du patrimoine, ce sera avec beaucoup de plaisir! »
Ils ont dit
Jules, 19 ans (avec le casque) : « Un autre aspect du métier »
« Le stage de cette semaine nous fait découvrir un autre aspect du travail du fer, avec une technique très précise. On apprend par exemple à taper autrement avec le marteau pour souligner les rainures ou autres. Et ça me plaît tellement que, si je peux en faire mon métier et travailler sur des éléments du patrimoine, ce sera avec beaucoup de plaisir ! »
Achille, 20 ans : « Un travail de haute précision »
« Grâce à M. Mercier, on découvre une autre facette du travail du fer, plus minutieuse, avec la possibilité de réaliser beaucoup de détails. Je pourrais être tenté de m’orienter vers cette spécialité car elle procure beaucoup de plaisir, surtout quand on est passionné, comme je le suis, par le travail de haute précision »
« Ils ont tous du travail avant même de quitter le lycée »
« Nous sommes l’un des cinq établissements en France à former les élèves au Brevet des métiers d’art (BMA) en ferronnerie d’art, lequel se prépare en deux ans après un CAP (en deux ans également) », indique l’enseignant Philippe Castillo, qui précise que « les BMA sont habilités à travailler sur les monuments historiques ».
« Chaque année, complète Virginie Carré-Renner, professeur d’arts appliqués et de dessin, on essaie d’élargir la formation à des métiers d’art complémentaires, comme actuellement avec le travail du repoussage-relevage. On mène aussi des projets en collaboration avec des partenaires extérieurs comme l’Hôtel des arts de Toulon et le CAUE (1). Et on a répondu à un appel d’offres pour un projet avec la Villa Médicis à Rome. Si on est retenu, les élèves iront passer cinq jours à Rome pour réaliser un objet de ferronnerie en résidence là-bas ».
« Servie par une équipe enseignante de grande qualité, la formation en ferronnerie d’art fait partie des emblèmes de notre lycée, souligne la proviseure, Christine Bartak. Nous avons beaucoup de demandes et les élèves (douze retenus chaque année) viennent parfois de loin (de Paris ou de Bretagne, Ndlr) ». Et pour cause, ajoute Mme Bartak, « ils ont tous du travail avant même de quitter l’établissement. L’an dernier, un de nos jeunes a même ouvert son entreprise et a déjà embauché plusieurs salariés » !
1. Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement.
Des communes fans !
La section ferronnerie d’art du lycée est régulièrement sollicitée par les collectivités, en particulier Ollioules, qui chérit les métiers d’art. Les élèves ont ainsi réalisé la grille d’entrée et des bancs circulaires pour le jardin des Observantins, une grille pour le jardin des Cédrats, un banc pour l’école du Château et une enseigne pour la galerie de l’Olivier. La ville de La Seyne vient aussi de prendre contact pour la réalisation d’un « arbre de vie » en fer forgé destiné au jardin de dispersion des cendres du cimetière de Camp Laurent.
Pour vous tenir au fait, cet article à propos du thème « Formation Bretagne », vous est fourni par opcalia-bretagne.com. Le but de opcalia-bretagne.com est de parler de Formation Bretagne dans la transparence la plus absolue en vous procurant la connaissance de tout ce qui est en lien avec ce thème sur la toile La chronique se veut générée de la manière la plus complète que possible. Pour toute remarque sur ce sujet concernant le sujet « Formation Bretagne » merci de contacter les contacts indiqués sur notre site internet. Il y a de prévu de multiples articles autour du sujet « Formation Bretagne » prochainement, nous vous invitons à consulter notre site web à plusieurs reprises.